Photo :Sahel Par Smaïl Boughazi Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, préconise d'adopter «une démarche et une vision claires du développement économique du pays». S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M. Yousfi a estimé, sans ambages, que le pays a besoin «d'une constance en matière de gouvernance économique». «Si nous voulons arriver à quelque chose de concret, il est absolument nécessaire de définir une démarche claire qui puisse permettre d'évoluer vers un objectif concret. C'est une vision qu'il faut tracer», a-t-il dit sur ce point. «Chaque année, des décisions économiques sont prises. Des décisions remises en cause ou annulées l'année suivante à travers les lois de finances. Cela ne peut pas constituer une démarche qui peut faire partie d'une stratégie. Les gens sont en attente d'une constance en matière de gouvernance économique», a-t-il tenu à préciser, jugeant que c'est «un mal qui ne peut intéresser, en aucune façon, les opérateurs économiques, pas plus que les investisseurs étrangers». Ces derniers, à ses yeux, sont «démobilisés parce qu'ils sont confrontés à des problèmes insolubles». Pour Yousfi, l'environnement dans lequel évolue l'entreprise doit être assaini. Et pour cela, il souhaite qu'il y ait désormais plusieurs tripartites «pour examiner une démarche globale de développement économique du pays». Il proposera, au même titre, «un nouveau pacte économique et social, (étant donné que) l'ancien est complètement dépassé». Evoquant le phénomène de la corruption, le patron de la CGEA a proposé la mise en place d'«une commission pour évaluer l'impact de la corruption, et de trouver les mesures les plus adéquates qui touchent l'ensemble de la société».Le blanchiment d'argent est, selon lui, la résultante de la propagation de la corruption et de l'informel. Pour y remédier, Yousfi proposera «un contrôle absolu sur la circulation des fonds, ajoutant que l'argent gagné de façon malhonnête ne peut pas apparaître sur le plan de la légalité». Dans la foulée, il s'est dit pour «un contrôle rigoureux en matière de transfert de capitaux», puisqu'«une exportation de capitaux est en train de se faire».Abordant la question des marchés publics, Habib Yousfi a préconisé de mettre en place des règles claires qui permettraient aux opérateurs économiques d'être sur le même pied d'égalité.Quant aux effets de la crise de l'euro sur l'Algérie, Yousfi pense que le seul effet touchera les exportations des hydrocarbures. En revanche, pour le marché interne, il estime qu'il y a une possibilité de développer les petites et moyennes entreprises. Et d'ajouter : «Nous ne concevons pas un développement économique en nous considérant comme simplement un marché de consommation.» «Il faut qu'il y ait un changement de cap», a-t-il affirmé, regrettant «de ne pas voir une vision économique à long terme».