Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Abdelwahab Rezig déclare : «Je ne m'assois pas pour la médiocrité» Alors que des établissements universitaires restent bloqués par des étudiants recalés
Le recteur de l'université de Dély Ibrahim, Abdelwahab Rezig, se désole du blocage de son université par des étudiants recalés qui revendiquent le droit de passage en année supérieure. «Je suis surpris et désolé par le blocage des universités par ces étudiants. Cela ne se passe nulle part ailleurs dans le monde. Des étudiants recalés qui réclament le passage de cette façon. Je rappelle juste que les commissions de délibérations et le jury sont souverains», déclare-t-il à l'ouverture des travaux de la conférence nationale intitulée «La société civile et l'évolution politique au Maghreb» à l'initiative du Laboratoire d'études et de recherche en relations internationales, organisée hier, à l'hôtel Mouflon d'Or à Alger. «Il faut toujours rester dans le dialogue avec les étudiants. Mais si ce dialogue n'est pas constructif, il faut appliquer la loi via les recours pédagogiques ou juridiques. C'est ce qui se passe pour les étudiants grévistes de la filière économie, et probablement ce qui sera pour ceux des sciences politiques», tranche le recteur qui refuse l'idée d'un règlement collectif du désaccord (avec l'option du rachat) tout en tolérant «à la rigueur» le recours au cas par cas. Plus virulent, il déclare : «Je suis venu pour niveler par le haut et pas par le bas. Je ne m'assois pas pour parler de médiocrité. Je ne discute pas du rachat, sinon j'ai failli et cela pourrait donner l'occasion à la dérive de l'université.» En marge de la conférence, M. Rezig regrette la cacophonie qui a caractérisé la prise en charge du problème par les commissions de délibérations qui ont opté pour le choix du rachat (certaines ont fixé le seuil de la moyenne à 8/20, d'autres à 9/20), compliquant davantage la situation. Cette décision de rachat «groupé» reste étonnante dans une université à la recherche de la qualité d'enseignement. Pis, la nouvelle étant parvenue à d'autres facultés risque de faire boule de neige, puisque déjà la faculté des sciences politiques et de l'information a été bloquée hier. Nombre d'enseignants universitaires se sont élevés contre la décision de rachat et se disent déçus par la démarche et dénoncent la «médiocrité» du niveau des étudiants inscrits en première année. L'université algérienne est en ébullition. Plusieurs foyers de tensions sont enregistrés à travers le territoire national pour des raisons pédagogiques et matérielles. Nombre de nouveaux inscrits rencontrent de graves problèmes pour suivre les cours. La politique des records dans le taux de réussite ou «délivrance» du baccalauréat commence à montrer ses limites. Alors, Benbouzid (ministre de l'Education nationale) trouble-t-il l'université ? S. A.