De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les parkings sauvages ou plus précisément les aires de stationnement «improvisées », ont la peau dure à Constantine. Tout simplement, faudra –t-il se plier au diktat des gardiens ou sacrifier sa voiture à la moindre distraction ? C'est une situation qui perdure depuis des années, aggravée par le faux- fuyant «chômage» au point de transformer, pour les usagers automobiles, le stationnement en fardeau à haut risque ! Il n'existe pas un lopin de terre jouxtant un accès plus ou moins avantageux , où l'on ne trouve pas de jeunots ou même de grandes personnes veillant, interdisant ou autorisant l'arrêt. «C'est un calvaire au quotidien que l'on subit…contre notre volonté. Le problème est que les pouvoirs publics ferment délibérément les yeux sur cet aspect. Sinon comment expliquer la prolifération de ce genre d'espace sans l'intervention, fût-elle pacifique, des services compétents en vue d'y mettre de l'ordre ?» s'interroge un citoyen. Il est vrai que les administrations locales implantées au cœur de la ville attirent la population excentrée, ce qui génère une «foultitude» d'automobiles en toutes directions. Du moins, la régulation tarde-t-elle à se manifester, en dépit du scénario «laid» et répétitif qui ternit et encombre les rues et ruelles de la ville. Une directive ministérielle sommait pourtant les responsables communaux auxquels incombe la gestion des parkings, de recenser tous les espaces pouvant abriter des automobiles et ce, dans l'intention de réglementer le créneau en le mettant à la disposition des personnes préalablement éligibles. Il n'en fut rien, atteste une source communale «Plus de 200 points étaient recensés .Toutefois, l'étude n'aura pas suivi ». Aucune explication n'est venue relancer la problématique du stationnement à Constantine. Une défaillance qui perdure et prive les caisses de la municipalité de rentrées d'argent. Mais cela profite, presque comme à l'accoutumée- devrions nous dire- à l'informel, étant donné l'absence d'un mécanisme appuyé apte à faire sauter ce verrou. Au grand bonheur de l'anarchie ! Preuve en est, la commune se démène pour rentabiliser son patrimoine relatif aux parkings. Actuellement, on dénombre 5 aires autorisées et cédées conformément à un cahier des charges prédéfini. Point de discipline dans l'application stricte des clauses. Chaque locataire impose sa propre gestion en y associant les prix qu'il souhaite. Les parkings les plus prisés demeurent les «S» au niveau du Coudiat, la place Saint jean et Tatache, à proximité de Souk El Asser. Ces espaces offrent une accessibilité aux utilisateurs pour être à proximité du centre- ville. Leur prix de cession reste élevé en raison des enchères lors de la première adjudication. Ceci dit, les soumissionnaires émettent des montants excessifs. Une fois qu' ils mettent les aires de stationnement en exploitation, leur rente s'avère en deçà des attentes. Un déséquilibre financier qui aura coûté par moments cher aux bailleurs de fonds. Le cas le plus éloquent est celui du parking Tatache, puisque la municipalité croise les doigts pour récupérer un dû de prés de 300 millions de centimes. La même situation aurait été perçue au stationnement des S avec une perte sèche non identifiée. Pour alléger les tracas des usagers automobiles, la solution idoine semble avoir été trouvée pour les responsables du secteur. L'idéal étant de construire un parking à étages prés de la gare ferroviaire et à quelques centaines de mètre du cœur de la ville. Conçu pour une capacité de 530 véhicules, l'espace qui a consommé le plus grand budget en matière de réalisation du genre, ne parvient pas à tourner à plein régime. Et pour cause, la plupart des automobilistes le fuient, jugeant ce lieu inapproprié de par son éloignement du centre- ville. «On y stationne pour prendre ensuite un taxi en direction du centre ville. C'est pour le moins ridicule» estime un résident. Ce qui n'est pas le cas pour les flux extra muros. Le taux faible d'exploitation de cette infrastructure a contraint la municipalité à revoir sa copie pour mettre l'exploitant dans de bonnes conditions. Ainsi, on a opté dernièrement pour le prolongement des délais de paiements de la redevance. Sur un autre chapitre, pour encourager les personnes à se ruer vers cette espace, certaines suggestions ont porté sur la mise en place de navettes sous la coupe de la direction des Transports. Une manière d'assurer aux usagers un relais. Néanmoins, cette proposition est restée dans les tiroirs. Alors que d'autres observateurs estiment que la problématique du stationnement à Constantine renvoie à une révision radicale du plan de la circulation. «Les grands projets structurants ont étouffé la ville. En plus, les institutions publiques au plein centre- ville ont raflé toutes les aires de stationnement» ; Ce qui laisse perplexes les conducteurs dés les premières heures du rush matinal. Ils tournent en rond pour espérer trouver une place. D'où la mise en branle des parkings sauvages dont les beaux jours se maintiennent, en l'absence d'une stratégie efficiente et d'une maquette effective englobant des projets de réalisation en ce sens.