Le texte russe condamne la violence perpétrée «par toutes les parties, y compris l'usage disproportionné de la force par les autorités syriennes». Un texte, croient savoir certains analystes, qui auraient été négocié en contrepartie du silence occidental sur les irrgéularités du scrutin des Législatives russes. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a indiqué que les Etats-Unis étaient prêts à travailler avec la Russie sur son projet, tout en précisant que le texte contient en l'état «des éléments que nous ne pourrions pas soutenir», comme «l'apparente parité» entre les forces de l'ordre et l'opposition. L'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a salué «un événement extraordinaire, puisque la Russie a enfin décidé de sortir de son inaction». «Le texte qui nous est présenté mérite évidemment beaucoup d'amendements car il est déséquilibré. Mais c'est un texte sur la base duquel nous allons négocier», a-t-il dit à la presse.Par ailleurs, la réunion de la délégation arabe en charge du dossier syrien initialement prévue aujourd'hui au Caire aura lieu finalement à Doha. La réunion de l'ensemble des ministres arabes prévue, quant à elle, le même jour est reportée sine die, a annoncé jeudi le numéro 2 de la Ligue arabe Ahmed Ben Helli. La réunion d'aujourd'hui à Doha regroupera les cinq pays de la délégation arabe en charge du dossier syrien, soit l'Egypte, l'Algérie, le Soudan et le sultanat d'Oman, sous la présidence du Qatar. M. Ben Helli a assuré que parallèlement les négociations se poursuivaient afin d'amener Damas à signer le plan arabe de protection des civils qui prévoit, notamment, l'envoi d'observateurs en Syrie pour juger de la situation sur le terrain et tenter de mettre fin à la répression d'une révolte hostile au régime du Président Bachar al-Assad. Par ailleurs, M. Arabi a de nouveau reçu jeudi au Caire des représentants de l'opposition syrienne. Sur le terrain, la liste des victimes ne cesse de s'allonger. Après neuf mois de contestations, les violences continuent d'opposer les forces syriennes aux déserteurs, apportant chaque jour un nouveau lot de sang et de larmes. A Strasbourg, le Parlement européen a appelé M. al Assad à «abandonner immédiatement le pouvoir» et à mettre fin à sa répression «brutale». Dans sa dernière résolution, le Parlement réclame également des sanctions supplémentaires de l'Union européenne. Le régime d'al Assad «a usé pendant les neuf derniers mois de tous les moyens violents possibles pour tenter de réprimer la Révolution, perpétrant des crimes contre l'humanité contre des vieillards et des enfants», ont accusé les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent les manifestations sur le terrain. Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition en Syrie, a appelé de nouveau la communauté internationale à protéger la population civile «par tous les moyens». Son premier congrès général se tiendra du 16 au 18 décembre à Tunis. Un groupe d'opposants syriens affirmant représenter la majorité des mouvements d'opposition en territoire syrien a annoncé jeudi à Istanbul la création d'une «Alliance nationale» des forces révolutionnaires pour renverser le régime, précisant qu'il avait été accepté au sein du CNS. G. H. et Agences