De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dans un communiqué daté du 8 octobre, la section APC du SNAPAP répond à brûle-pourpoint à celle de l'UGTA dont les élus et notamment le rédacteur de la correspondance incendiaire (n°50/08), transmise trois jours auparavant au P/APC, et qui les mettait en cause. En fait, la correspondance, un chapelet d'accusations mettant en cause l'édile, une partie de l'administration, des élus d'une autre formation politique, en l'occurrence le FNA, dépassait de très loin les attributions dévolues réglementairement à un syndicat, quelles que soient son obédience et son importance. Or, la section APC de l'UGTA semblait bien loin de répondre aux règles de base de la gestion et de tout type d'orthodoxie en la matière compte tenu de l'opinion que se font l'opinion publique et les travailleurs du fonctionnement des œuvres sociales, lesquelles, est-il besoin de le souligner, sont l'épicentre du conflit et surtout de l'attaque à la hussarde de la section UGTA à l'endroit de l'institution. Ladite section s'est vu depuis quelques mois, notamment depuis l'émergence de la section SNAPAP, retirer, avec la désignation d'un organe gestionnaire qui sera suivi de l'installation prochaine d'une commission des œuvres sociales tel que stipulé par le décret 82-179, bien des privilèges consentis non sans complaisance, pour ne pas dire avec la complicité de certains responsables de la commune. La dérive dans la correspondance adressée par la section UGTA est d'autant plus grave que, dans son objet, il était question de la sollicitation d'une réunion de travail où étaient énumérés les différents points à débattre. En fait, des revendications parfois surréalistes, comme celle consistant à régulariser la situation sociale sans distinction des travailleurs (vacataires, filet social) en les intégrant d'une manière définitive dans les effectifs de l'administration, la création d'un CMS comme «dans les administrations qui se respectent [sic]», le suivi sanitaire du personnel affecté à des tâches pénibles et insalubres et aux conditions de travail spécifiques (hygiène, voirie, etc.). Et d'autres revendications, celles-ci plus farfelues, consistant en la cessation d'activité pour ne pas dire «le gel» (telle que formulé dans la correspondance) de celle d'élus (FNA), responsables administratifs à certains niveaux de l'administration, comme il est également sollicité du maire l'extension des attributions du secrétaire général. En réalité, et selon les cadres parmi les plus anciens de l'APC, «le vent a tourné et il est connu de tous les travailleurs qu'il apparaît inconcevable pour les élus de l'UGTA de voir s'effilocher leurs privilèges à mesure que le temps passe. Les œuvres sociales de l'APC, et la presse en a fait ses choux gras, ont constitué jusque-là un véritable tonneau des Danaïdes pour des élus internes mais aussi étrangers à l'institution qui y trouvaient là un véritable tiroir-caisse. Leur désillusion a commencé au début de l'été quand le maire a décidé de bloquer les dotations en la matière, puis de mettre en veilleuse le compte bancaire jusqu'à l'installation d'un service gestionnaire en attendant l'élection d'une commission ad hoc». Quoique le plus inquiétant, selon des représentants du SNAPAP, «serait de devoir rendre des comptes pour une gestion catastrophique qui dure depuis onze ans. En ce qui nous concerne, nous avons appelé à un audit complet et nous ferons tout pour que celui-ci se fasse». Le maire étant injoignable, nous avons pris attache avec M. Saïd Derdour, l'un des vice-présidents (chargé des finances), et plus encore directement mis en cause par l'UGTA dans sa correspondance. M. Derdour, imperturbable, soulignera : «Il est normal qu'il y ait ce type de réaction. Ces gens-là ont géré dans la plus grande opacité près de quatorze milliards de centimes en une dizaine d'années. Nous n'avons trouvé aucun document comptable. A travers ses œuvres sociales, l'APC n'a même pas acheté un terrain, ne dispose d'aucun véhicule, l'argent va à tout le monde sauf aux premiers concernés, c'est-à-dire les travailleurs. Tout cela s'est fait avec la complaisance de ceux qui nous ont précédés. Comble de l'ironie, malgré un préjudice que nul n'ignore, directement [l'APC] ou indirectement [la brigade économique de la Sûreté de wilaya], personne ne s'est saisi de ce dossier. Ce qui nous est surtout reprochés, c'est d'avoir favorisé, voire contribué à la création d'une section SNAPAP.»