Après six semaines de fuite en avant, Bachar Al-Assad, le tyran de Damas, a accepté finalement la venue des observateurs arabes pour enquêter sur les évènements qui secouent la Syrie depuis bientôt neuf mois. La signature du protocole autorisant l'envoi d'observateurs étrangers a eu lieu lundi au Caire. Mais l'opposition a dénoncé une manœuvre de la part du régime syrien qui veut gagner du temps. «Le régime syrien manœuvre pour empêcher que le dossier syrien soit soumis devant le Conseil de sécurité des Nations Unies [...]. Ils n'ont aucune intention d'appliquer une quelconque initiative», a déclaré à Tunis Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien au cours d'une conférence de presse. Al-Assad avait été menacé par la Ligue arabe qui avait envisagé de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies où la Russie ainsi que la Chine bloquent toute adoption de projet de sanctions contre le régime de Damas, accusé de crime contre l'humanité par Human Rights Watch et les organisations de défense des droits de l'Homme onusiennes. Le bilan de cent morts, enregistré pour la seule journée du lundi pourrait constituer une preuve supplémentaire de la sauvagerie du régime syrien dont l'armée continue d'assiéger les principales villes opposantes, à l'exemple de Hamma, Deraa et Deir Ez'zour où des centaines de civils ont été tués, d'autres blessés ou arrêtés en masse pour être soumis à la torture systématique dans des prisons secrètes. Par ailleurs, juste après avoir signé le protocole d'accord proposé par la Ligue arabe, dans la cadre de son plan de sortie de crise en Syrie, Al-Assad, toujours aussi arrogant, méprisant et sanguinaire, a promulgué une loi condamnant à la peine capitale toute personne fournissant des armes à ceux qu'il désigne par le terme générique de «terroristes», a rapporté l'agence officielle Sana. En raison des massacres commis quotidiennement par le régime de Damas, plusieurs centaines de soldats, dont des officiers de haut rang, ont déserté l'armée syrienne pour basculer dans l'opposition. Ces déserteurs se sont rassemblés autour de l'Armée syrienne libre. Ce sont, en fait, ces déserteurs qu'Al-Assad désigne par le terme «terroristes» pour justifier l'envoi de ses soldats massacrer les populations civiles dans le fief de l'opposition syrienne. A noter que, parmi les cent morts enregistrés lundi en Syrie, entre 50 et 60 personnes sont des soldats déserteurs, dont certains avaient apporté des témoignages surréalistes sur l'ampleur de la répression que subissent les militants de l'opposition et même des civils qui n'ont aucun lien avec la protestation qui secoue le pays depuis mars dernier. Par ailleurs, le dirigeant du CNS ne semble plus croire à une sortie de crise diplomatique. «Si le régime syrien poursuit sa répression violente, le CNS fera appel à des forces de dissuasion arabes. Nous avons besoin d'un usage de la force d'une manière limitée et dans des zones précises», a déclaré Burhan Ghalioun, repris par les médias. L. M.