De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali S'il y a une particularité que l'on ne peut contester à l'association El Amel depuis son apparition dans le tissu associatif oranais il y a déjà 35 années, c'est son obstination à surmonter toutes les barrières, tous les écueils qui ont été dressés contre le mouvement associatif – notamment à caractère culturel – par les tenants de l'immobilisme et de l'inertie.L'entêtement de son inspirateur et premier responsable, le très passionné Mohamed Mihoubi, et l'acharnement qu'il met dans tout ce qu'il entreprend sont tels que El Amel est aujourd'hui devenue une référence dans le monde du théâtre amateur alors que l'écrasante majorité des associations nées de l'ouverture démocratique a quitté la scène, les unes écrasées par le poids des contraintes administratives, les autres rassasiées d'avoir trop bénéficié des largesses du pouvoir. Un des symboles de cette réussite, l'organisation, entre les 21 et 24 décembre au conservatoire Ahmed Wahby des Journées théâtrales d'Oran qui voient la présentation de trois nouvelles pièces théâtrales produites par l'association elle-même et jouées par des comédiens issus de l'Ecole technologique de théâtre d'Oran fondée par la même El Amel. «Le théâtre est une pente qu'il faut gravir continuellement, malgré les embûches et les handicaps», a coutume de répéter Mohamed Mihoubi en réaffirmant sa détermination à continuer à œuvrer inlassablement pour la concrétisation de ses idées. Cet acharnement, malgré l'environnement difficile, parfois franchement hostile, qui a entouré le tissu associatif pendant ces 20 dernières années, a permis à l'association d'imprimer sa marque en imposant le Festival du théâtre touristique et scientifique des jeunes, rendez-vous qui draine du monde depuis plus de dix ans, et même de dépasser les frontières locales et nationales pour aller prendre part à des festivals de théâtre amateur (elle a été plusieurs fois primée, notamment au Maroc et en France). La troupe de théâtre amateur El Amel jouit désormais d'une certaine reconnaissance et est régulièrement invitée pour prendre part à des manifestations culturelles maghrébines ou africaines et joue un rôle prépondérant dans l'animation culturelle nationale. Et grâce à l'Ecole technologique de théâtre, l'association Amel a déjà réussi à former plus de 800 jeunes et prétend continuer à offrir aux amoureux du 4e art la possibilité de pratiquer et, peut-être, de contribuer à la formation des futures générations.L'absence d'une politique de promotion des arts, l'indifférence frisant le mépris des pouvoirs publics vis-à-vis de la pratique artistique et le manque de soutien aux différentes initiatives n'ont pas empêché El Amel d'atteindre ses objectifs. C'est probablement là la plus grande victoire de cette association culturelle qui ne cesse de progresser.