Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi La zone industrielle de Rouiba renoue avec les mouvements de grève. Au moment où l'on annonce une action de protestation, initiée par le syndicat de la Snvi, pour le 26 décembre prochain, les travailleurs de la Sarl SGS Sagiss (entreprise de gardiennage) sont déjà dans la rue. Ils ont entamé leur mouvement de grève depuis mardi dernier et sont déterminés à le poursuivre jusqu'à satisfaction entière de leurs revendications.Depuis cette date, ils organisent chaque matin un sit-in devant l'entrée de la Snvi. Leur action de protestation a été décidée, selon l'un des représentants du collectif des travailleurs, M. Bel Akrouf, dans le but de revendiquer une augmentation salariale, la constitution d'une section syndicale affiliée à l'Ugta, ainsi que le départ du directeur de cette entité publique, créée par cinq sociétés publiques, notamment la Snvi, Anabib, Difrachim, BGA et GTP. S'estimant lésés dans leurs droits les plus élémentaires, les grévistes nous ont affirmé que leurs salaires n'ont pas bougé d'un iota depuis 1996, date de la création de cette entreprise de gardiennage. Outre le salaire de base qui ne dépasse pas pour certains 13 500 DA, la question des indemnités figure également sur la plateforme des revendications de ces travailleurs, au nombre de 350 à Rouiba et 1 400 au niveau national. M. Bel Akrouf a, dans ce sens, énuméré les primes et indemnités, auxquelles les employés de l'entreprise ouvrent droit, mais qui ne figurent pas sur leurs fiches de paie et les allocations familiales fixées à 300 DA. Il cite, entre autres, la prime de risque et de danger, la prime de nuisance, le port d'arme et la prime du poste. En outre, notre interlocuteur a estimé que d'autres primes sont dérisoires, à l'exemple de la prime de panier qui ne dépasse pas 100 DA. Selon les grévistes, la direction de l'entreprise a bénéficié d'une hausse de 7 000 DA, accordée par les entreprises propriétaires de cette Sarl. Elle n'a, toutefois, pas été répercutée sur le salaire, regrettent les travailleurs. «Comment expliquez-vous le fait qu'ils nous proposent de nous octroyer les bénéfices de fin d'année, alors qu'on attend toujours le rappel de plusieurs années ?», s'interroge l'un des travailleurs. Ce dernier a dénoncé également la mise à l'écart des jeunes des postes à responsabilité. Les travailleurs, qui attendent toujours un signal de la direction, ont décidé tout de même d'assurer le service minimum tout en maintenant le caractère illimité de la grève. Pour revenir à l'action envisagée par les travailleurs de la Snvi, rappelons que l'Union locale de Rouiba a décidé d'organiser, le 26 décembre prochain, un rassemblement devant le siège de la Centrale syndicale qui sera suivi d'une marche jusqu'aux sièges des ministères du Travail et de l'Industrie.