L'Algérie réitère sa position favorable à une solution conforme à la légalité internationale. A partir de la tribune que lui offraient les débats à la quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU chargée de la décolonisation, M Mourad Benmehidi, ambassadeur permanent de l'Algérie auprès de l'institution onusienne, a affirmé que le processus de négociations sur l'autodétermination au Sahara occidental entre le Maroc et le Front Polisario a «plus que jamais besoin» de l'appui de la communauté internationale, appelant à trouver une solution «conforme à la légalité internationale». Le but de ces négociations directes entre les deux parties en conflit sur le Sahara occidental, dont quatre rounds ont eu lieu depuis juin 2007 sous l'égide des Nations unies, est de «parvenir à une solution juste et définitive» à propos de ce territoire non autonome, a rappelé M. Benmehidi. «Les efforts doivent maintenant se concentrer sur la recherche d'une solution conforme à la légalité internationale et au droit international», a-t-il ajouté. «La réalité politique doit se conformer à la légalité internationale et au droit international et non l'inverse», a-t-il souligné. Alors que les deux parties en conflit sont convenues d'un cinquième round de négociations, la tenue de celui-ci, a déploré M. Benmehidi, «continue d'être élusive pour la seule raison que l'une des deux parties, le Maroc, a tardé à apporter au secrétaire général de l'ONU l'appui que toutes les autres parties concernées et intéressées lui ont déjà exprimé dans ses efforts visant à préserver le momentum de la négociation». Il a rappelé que l'Assemblée générale de l'ONU avait su agir de la sorte lors de sa 62e session, l'année dernière, et lors des sessions précédentes. Lors des quatre rounds des négociations, qui ont eu lieu à Manhasset, près de New York, «le Front Polisario s'est fondé sur la légalité internationale et l'application de la Charte des Nations unies pour réclamer l'exercice libre et sans contrainte du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, sans aller jusqu'à préjuger du choix qui sera fait par ce peuple», s'est-il félicité. De son côté, le Maroc «voudrait voir sa proposition d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine avalisée comme étant la seule base des négociations dès le commencement de celles-ci, ce qui préjuge à l'avance du résultat des négociations et de l'issue du processus de décolonisation», a-t-il comparé. M. Benmehidi a, d'autre part, souligné que le peuple sahraoui, comme tous les autres peuples, «est légitimement en droit de se réclamer» de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dont l'année 2008 marque le 60e anniversaire de sa proclamation par l'Assemblée générale de l'ONU. Il a dénoncé le fait que le Sahara occidental, depuis plus de trente-trois ans, «a été érigé en zone de non-droit, où toutes les résolutions, déclarations et conventions internationales garantes du droit des peuples et des droits de l'Homme sont violées au quotidien». «Il ne serait que justice que la population sahraouie des territoires occupés du Sahara occidental bénéficie d'une protection internationale adéquate face à la répression féroce dont elle est victime et dont témoignent la presse indépendante et des organisations non gouvernementales mondialement connues lorsqu'elles arrivent à contourner le mur du silence qui entoure ce territoire», a-t-il déclaré. G. H.