Les pharaons égyptiens, tombeurs de toutes les nations présentes, ont profité des lacunes des équipes timides sur le plan du résultat mais pas très généreuses dans l'effort pour poursuivre la conquête de médailles qui leur étaient jadis familières. Le camouflet de Doha vient surtout surfaire le génie des présidents de fédérations qui ont tous promis le podium et le vermeil. A Doha, il a fallu bien plus que l'envie pour éviter ce triste épisode, ce triste constat. L'Algérie a complètement sombré dans la mer du Golfe au vu de toutes les déceptions connues durant ces joutes. Pour la première fois depuis plusieurs éditions, l'Algérie est vraiment tombée de très haut en terminant ces joutes à la piètre 5e place, loin derrière nos amis tunisiens (2èmes avec 54 médailles d'or), égyptiens (1ers avec 90 médailles d'or) et marocains (3èmes avec 35 médailles en or). Mieux encore, l'Algérie, avec son standing sportif, sa grande réputation et sa longue expérience, s'est fait surclasser par un petit pays comme le Qatar qui lui a ravi la quatrième place avec 32 médailles d'or. L'Algérie, naguère locomotive des pays arabes en sport, ne devance certains «petits» pays que de quelques petites médailles d'or seulement, à l'instar de l'Arabie saoudite, le Koweït ou la Jordanie, mais le plus beau est que l'Algérie s'est classée derrière la Tunisie ou le Maroc qui ont fait mieux que nous, et ce, malgré nos grands champions africains...Comme si toutes ces humiliations ne suffisaient pas, tous les responsables des disciplines présentes aux cours de cette 12e édition des Jeux arabes de Doha se disent satisfaits des résultats acquis par leurs athlètes après le rajeunissement de leurs effectifs . Ces mêmes responsables avaient, pour rappel, affirmé avant le départ à Doha que l'Algérie allait faire mieux qu'au Caire et ce, quoi qu'il en soit. Même son de cloche dans le camp des athlètes, notamment les plus expérimentés qui ont tous promis l'une des deux premières marches du podium. Des jours après, on s'aperçoit qu'aucun athlète n'a tenu ses promesses, à l'exception du triple sauteur Issam Nima ou de la triple sauteuse Baya Rahouli ou encore de la jeune sauteuse Romaissa qui sont allés jusqu'au bout, en offrant à leur pays une belle médaille d'or dans leur discipline respective. Ainsi, les 12èmes Jeux Arabes abrités par la ville qatarie Doha, auxquels ont participé 23 pays, ont connu des fortunes diverses. L'Egypte, l'ogre de ces joutes, a comme prévu, dominé les débats sur ses terres en dépassant la barre des233 médailles dont 90 en or confirmant ainsi son statut de patron indiscutable du monde arabe, sportivement parlant. La Tunisie vient juste derrière avec sa belle moisson de 138 médailles dont 54 en or alors que le Maroc boucle le podium avec 113 médailles dont 35 en or. Le Qatar, qui a démarré doucement ces JA 2011, s'est par la suite ressaisi et a repris les commandes en dominant dans plusieurs disciplines, notamment en handball où il s'est incliné en finale face à l'Egypte. L'Egypte a, quant à elle, affiché dès le début de la compétition ses intentions de glaner le maximum de médailles et a déplacé à Doha plus de 400 athlètes. En athlétisme et en natation, les champions arabes étaient là, notamment Oussama El Mellouli et l'égyptien Ahmed Beyoumi. L'Algérie, qui a déplacé une des plus fortes délégations sportives à ces JA 2011, est en 5e position avec 88 médailles dont 16 en or. Le nageur Oussama Mellouli a, de son côté, battu plusieurs records avec à la clé 15 médailles en or qui lui permettent de s'adjuger le titre incontestable de «Roi des JA de Doha». Et si tous ces pays ambitieux ont réalisé une belle récolte en médailles, l'Algérie est passée à côté de ces Jeux en réalisant même sa plus mauvaise sortie arabe depuis l'existence de ces joutes. Pire encore, certaines disciplines qui ont été de véritables pourvoyeuses de médailles lors de ce genre de grands rendez-vous, à l'instar du judo, de l'athlétisme et du karaté, ont complètement sombré au sens propre du terme. Normalement, la piètre moisson de 88 médailles (15 or, 3 argent et 12 bronze), est plus que significative pour comprendre que les athlètes algériens étaient hors du coup. En deux mots, cette 12e édition des Jeux Arabes était un vrai fiasco pour la participation algérienne, et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Y. B.