Le rideau est tombé sur les 12e Jeux sportifs arabes de Doha sur une note plus que salée pour le sport algérien. C'est bien le moins que l'on puisse dire de la participation de nos représentants qui ont classé l'Algérie à la 5e place de ces Jeux, soit la plus mauvaise des quatre dernières éditions auxquelles les Verts ont pris part. Jugez-en. En 1999, en Jordanie, l'Algérie avait terminé à la 3e place de l'évènement avec un total de 93 médailles (33 en or, 30 en argent et 30 en bronze). En 2004 en Algérie, ce sont 171 médailles (91 en or ; 89 en argent et 87 en bronze) qui étaient tombées dans l'escarcelle des Verts. Notre pays avait alors conquis la première place de ce classement. En 2007 au Caire, retour à la 3e place pour l'Algérie qui avait récolté 124 médailles (30 en or ; 43 en argent et 51 en bronze). Cette année, à Doha, le bilan est carrément médiocre puisque l'Algérie ne se contente que de la 5e place avec un total de 88 médailles 16 en or, 31 en argent et 41 en bronze). Une bien maigre moisson pour un pays habitué des podiums et dont le ministère de la Jeunesse et des Sports affirme avoir donné énormément de moyens pour que les athlètes algériens préparent au mieux cette échéance. Elle est là l'erreur, la sempiternelle erreur qui consiste à dire que des moyens ont été dégagés pour la préparation. C'est bien le moins que doit l'Etat au sport algérien puisque la loi sur le sport indique que c'est cet Etat là qui doit prendre en charge la préparation et la participation de nos équipes nationales aux compétitions internationales. A quoi cela sert-il de dire que des moyens ont été dégagés si la délégation à laquelle ils sont promis n'a pas les capacités pour une bonne participation ? Il n'y a pas lieu de tergiverser : les équipes nationales algériennes dépêchées à Doha n'avaient pas ces capacités là et ce ne seront pas les excuses du genre «nos athlètes sont jeunes et inexpérimentés» qui pourront atténuer la déception. Les athlètes jeunes et inexpérimentés étaient légion à Doha. De nombreux pays avaient imité le nôtre en ce domaine, notamment ceux qui le dépassent au classement des médailles. La cause de l'échec est en nous, en ce refus d'admettre que des erreurs sont commises dans le secteur du sport depuis de nombreuses années. L'arrivée massive de nouveaux venus à la tête de toutes les fédérations sportives en 2009 a été un échec ; c'est plus qu'une évidence. Celui qui n'admet pas un tel fait ne rend pas service au sport algérien. Des disciplines qui nous valaient des médailles dans des compétitions du niveau des Jeux sportifs arabes comme le judo et la natation ont décliné au point où notre pays ne joue plus dans la cour des grands. Nombre de journalistes étrangers présents à Doha se sont demandés pourquoi l'Algérie avait tant régressé. La réponse on la connaît : ce sont les multiples tracasseries administratives, le manque d'infrastructures et quand elles existent, comme les piscines, elles sont fermées aux athlètes ou elles sont mal entretenues. Il y a d'autres entraves que nous ne pouvons citer dans ce commentaire et quiconque voudra les nier fera preuve de mauvaise foi. C'est dire que le sentiment qui se dégage après ces Jeux de Doha est fortement imprégné de déjà vu après la gifle des Jeux africains de Maputo où là aussi on avait parlé de jeunes athlètes inexpérimentés qui avaient défendu nos couleurs. Ça commence à faire trop pour le simple observateur algérien qui doit se dire que notre sport est tombé bien bas. A une médaille près, un seul athlète aurait fait autant que toute la délégation algérienne à Doha, à savoir le nageur tunisien Oussama Mellouli qui a obtenu 15 médailles d'or dans la capitale qatarie. Ce constat résume bien le déclin du sport algérien.