Après de longues années d'hibernation, le 7ème art commence à bouger timidement en Algérie et cela à travers la multiplication des activités consacrées à cet art. Mais malgré ce léger dynamisme dans le secteur, le cinéma demeure le parent pauvre de la culture, et les causes de cette incurie sont multiples, dont les plus importantes sont la rareté des salles de projection fonctionnelles dont la majorité sont sous la tutelle des communes et non celle du ministère de la Culture, l'absence de réseau de distribution et le manque de formations technique et artistique.C'est sur ces points faibles et ces lacunes du 7ème art que s'est penchée, hier, la responsable du département Cinéma de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), Mme Nabila Rezaïg, dans une émission radiophonique consacrée au cinéma sur la chaîne El Bahdja de la radio nationale. Après avoir présenté la dernière activité cinématographique en cours de l'Aarc, à savoir le «Zoom sur BrahimTsaki» qu'abrite la Cinémathèque d'Alger, Mme Rezaïg a tenu à souligner l'objectif principal de son département qui est de «faire connaître le cinéma algérien en Algérie et à l'étranger», dira-t-elle en prenant l'exemple de la tenue des Journées du cinéma algérien à Amman et la collaboration de l'Aarc avec le Moma de New York.La responsable reviendra également au cours de cette émission sur la nécessité de l'organisation de stage de formation comme celui qui se tient en ce moment à la villa Abdelatif supervisé par Brahim Tsaki et son fils Habib. «Pour ce stage d'écriture de scénario et de montage, nous avons tenu à faire un équilibre entre les stagiaires. Il y a des étudiants de l'Institut supérieur des métiers et arts de la scène (Ismas) mais aussi de jeunes amateurs», précise-t-elle. Par ailleurs, Mme Rezaïg insistera sur l'urgence d'une véritable prise en charge du cinéma mais surtout des salles de cinéma qui, en dehors des festivals, demeurent fermées. Elle citera à titre d'exemple les salles de cinéma Maghreb et Saâda d'Oran. «Il est vraiment dommage de voir ces salles fermées juste après la tenue du Festival d'Oran du film arabe (Fofa). Une salle de cinéma a besoin d'un programme à long terme pour fidéliser le public et créer une véritable dynamique», affirme la responsable. Par ailleurs, mis à part les efforts déployés par l'Aarc qui est soutenue par le ministère de la Culture, les autres institutions culturelles semblent avoir définitivement tourné le dos au 7ème art, se contentant simplement de programmer quelques projections pour meubler leurs programmes. Ainsi, en 2011, et au moment où plein de jeunes cinéastes commencent à émerger, l'industrie du cinéma et ses différents accompagnateurs restent dans le creux de la vague, pour ne pas dire sont en train de se noyer, sans qu'une planche de salut ne vienne les soutenir pour les emmener vers des rivages plus cléments. W. S.