En dépit du climat délétère qui règne au sein du FLN à Annaba, les stratèges du vieux parti n'ont rien trouvé de mieux pour contrer les redresseurs dits légalistes que de décider d'organiser des assemblées générales en dehors des locaux officiels. En effet, selon la commission de gestion des affaires du FLN à Annaba (aile des redresseurs «légalistes»), le clan Mohamed Salah Zitouni (sénateur mouhafadh) compte louer des salles pour tenir ces assemblées et procéder, ainsi, au renouvellement des instances du parti en fin de mandat depuis plus de deux ans.La situation est explosive, et cela risque d'aboutir à des affrontements entre factions rivales qui se disputent le leadership d'une mouhafadha prise dans le tourbillon des intérêts claniques, et qui pourrait être le point de départ de violentes manifestations. Il faut dire que le FLN à Annaba est divisé entre redresseurs structurés et sous la coupe de l'aile Goudjil, redresseurs «légalistes» menés par le président de l'APC d'El Hadjar, benflissistes intransigeants qui ne demandent qu'à en découdre avec le FLN officiel, et le clan Zitouni qui se maintient envers et contre tous. Cette faune politique locale est une véritable poudrière qui présente tous les ingrédients d'une explosion, dont les conséquences seraient catastrophiques pour un parti qui se targue de remporter les prochaines élections.Dans un communiqué adressé au secrétaire général du FLN (dont la Tribune détient une copie), le coordinateur de la commission de wilaya de gestion des affaires du parti à Annaba prévient la direction politique du parti que la tenue d'assemblées générales en dehors des locaux du FLN serait risquée et dangereuse, puisque n'incluant pas les autres courants, particulièrement ladite commission qui représente les 19 kasmas. Ces dernières ainsi que le siège de la mouhafadha sont fermés depuis plus de dix mois du fait des dissensions et des désaccords profonds qui secouent les structures du parti. Plus loin, le communiqué avertit la direction quant aux conséquences qui pourraient découler d'une pareille décision. «La commission de wilaya de gestion des affaires du parti dégage toute responsabilité quant aux dérapages et aux affrontements qui pourraient avoir lieu entre militants, et appelle à la constitution d'un comité mixte regroupant tous les courants pour superviser toutes les étapes visant à unifier les rangs et à préparer les échéances électorales», est-il notamment souligné.Ce qui est sûr et selon des informations recueillies auprès de militants des ailes Goudjil, Benflis, Zitouni et redresseurs légalistes, c'est que si ces assemblées se tiennent, comme prévu au cours de la semaine, le FLN, déjà très mal en point et affaibli, ne pourra qu'être perdant, et ce, en dehors des troubles qu'il pourrait causer dans cette ville paisible.Pendant ce temps, les autres partis, RND, MSP, FNA, PT et El Islah, affûtent leurs armes et investissent le terrain profitant de cette aubaine. «Pour vu que ça dure !», nous confie un militant du parti d'Ouyahia avec une pointe d'ironie.