Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
Le président de la Commission de coordination de wilaya du FLN (aile des redresseurs dits «légalistes») et président de l'APC d'El Hadjar, Mohamed Chérif Bendjedid, le président d'APC d'El Bouni, deux ex-membres du comité central, et 1'élu APW ont tenu, hier, une conférence de presse pour lancer un ultime appel à la direction du parti pour régler la crise qui secoue le parti à Annaba avant que la situation ne dégénère. Cette conférence est venue après que l'émissaire, qui devait être dépêché récemment (voir notre dernière édition) par les hautes instances de cette formation politique, eut fait défection, craignant vraisemblablement des troubles. Selon le président de la Commission, il s'agirait juste d'un report, et que la Commission garde toujours espoir quant au règlement de cette situation qui dure depuis bientôt huit ans. En effet, donnant un aperçu global de la situation du vieux parti à Annaba, M. Bendjedid a déclaré que le responsable de toutes les dissensions et de toutes les dissidences au niveau de la Mouhafadha est le sénateur mouhafadh Med Salah Zitouni : «C'est lui qui est à l'origine de cette crise qui secoue le FLN à Annaba depuis 2003, il est derrière tous les troubles au sein des kasmas et de la Mouhafadha ; il a monté les militants les uns contre les autres et des affrontements ont eu lieu. Nous avions appelé au calme nos partisans et avons tout fait pour que la situation ne dégénère pas. Cependant, la direction politique n'a pas réagi ou plutôt a soutenu et maintenu envers et contre tous ce mouhafadh, elle l'a même placé à la tête de la Commission juridique au niveau du Sénat, malgré nos plaintes, nos écrits et nos appels adressés aux responsables en haut lieu. Nous restons légalistes et nous ne voulons pas quitter les rangs du FLN, et ce, malgré les appels du pied de l'aile Goudjil à Annaba. Nos militants s'impatientent et ne veulent plus attendre. Certains sont allés grossir les rangs d'autres formations parce que la direction politique nous ignore et maintient le statu quo. Un statu quo qui ne sert pas les intérêts du parti à la veille des élections législatives et locales. Aussi, nous réitérons notre appel aux responsables pour trouver une issue à la crise, et ce, en instituant une commission de transition composée de membres issus des deux parties en conflit en vue de renouveler les instances locales et se préparer aux échéances électorales. Autrement, c'est l'assemblée générale des militants qui décidera des suites à donner au mouvement. Nous craignons fort que la situation ne dégénère cette fois, et nous ne voulons pas être responsables de ce qui se passera alors.» Cette déclaration, soutenue par les co-animateurs de la conférence, renseigne sur l'état d'esprit des meneurs du mouvement et de leur lassitude face à la léthargie et à la politique du wait and see de la direction politique, frappée de cécité, au moment où il y a péril en la demeure. Le résident de l'APC d'El Bouni, qui rapporte que le mouvement des frondeurs compte parmi ses membres 2 sénateurs, un député, 13 élus de l'APW de Annaba, 9 présidents d'APC et 19 kasmas, s'étonne que la direction politique continue d'adopter la politique de l'autruche, tout en maintenant le sénateur mouhafadh : «C'est notre dernier appel à notre direction politique, il y a urgence et, si rien n'est fait, c'est le parti qui en pâtira. La Mouhafadha est fermée depuis plus de 6 mois, il n'y a aucune activité politique, pas d'assemblée générale, pas d'orientation politique pour les présidents d'APC ou élus à l'APW et, en plus, il n' y a aucune forme de coordination entre les élus ou les militants. Notre formation agonise.»En conclusion, le chef de file des redresseurs «légalistes» dira qu'il garde toujours espoir avec ce dernier appel qu'il lance à la direction politique du parti.