Photo : Sahel Par Ali Boukhlef La Palestine ne vient pas uniquement pour demander de l'aide. En visite en Algérie, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyadh El-Maliki, est venu avec un canevas bien rempli. Il visite l'Algérie parce que c'est un des pays dont le soutien est infaillible à la cause palestinienne, mais également parce que, désormais, la Palestine a une expérience à exporter.Au cours d'une conférence de presse conjointe, animée jeudi dernier entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue palestinien, Riyadh El-Maliki, la question palestinienne n'était pas la seule à avoir été abordée. Pour la première fois depuis des décennies, on est venu également parler de coopération. «Vous seriez surpris du niveau de maîtrise technique des Palestiniens dans certains domaines, notamment l'agriculture», a révélé, un tantinet impressionné, Mourad Medelci. Selon lui, les Palestiniens, dont les conditions de vie «se sont beaucoup améliorées», vont exporter leur expertise dans le domaine agricole à l'Algérie. Pour cela, le ministre palestinien de l'Agriculture a déjà effectué une visite en Algérie. Il en fera une autre dans les prochains jours. Avant d'en arriver aux détails, les deux ministres ont annoncé l'installation de commissions de travail qui vont déterminer les domaines de coopération. Le ministre palestinien a salué dans ce sens «la volonté réelle et les orientations sincères des dirigeants des deux pays pour œuvrer au développement et au renforcement des relations bilatérales au mieux des intérêts de l'Algérie et de la Palestine et au profit de la région arabe».Il est évident que la présence du ministre palestinien ne peut laisser échapper une occasion de savoir où en est la question palestinienne. «Je suis reconnaissant du rôle historique de l'Algérie en faveur de la Palestine sur le plan politique, financier ou de la formation pour le renforcement des capacités et des compétences et la construction des institutions de l'Etat palestinien», a soutenu El-Maliki, qui ajoute que «pour l'Histoire, je rappelle que l'Algérie n'a jamais failli à sa mission. L'Algérie a toujours honoré ses engagements financiers avec l'autorité palestinienne». Les deux ministres des Affaires étrangères ont semblé optimistes par rapport à l'avancée du dossier de l'adhésion de la Palestine à l'ONU. «Attendez-vous à d'heureuses nouvelles dans les prochains jours», a simplement indiqué Mourad Medelci, tandis que son homologue palestinien a affirmé que «plus de 130 pays soutiennent désormais la demande palestinienne, alors qu'il n'y en avait qu'une centaine il y a quelques semaines». Selon lui, il ne reste «qu'une poignée de pays qui veulent occulter l'Histoire en refusant toujours de reconnaître la Palestine».Par contre, le ministre palestinien s'est montré pessimiste par rapport à la situation d'Al-Qods occupée. «Les autorités israéliennes œuvrent à judaïser totalement la ville sainte, à occulter ses symboles islamiques et chrétiens et à instaurer une réalité nouvelle», a-t-il accusé. Il en appelle à la solidarité du Monde arabe et musulman pour sauver cette ville historique.