Poutine exige que la construction du gazoduc South Stream débute fin 2012 Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a exigé vendredi dernier que les travaux du gazoduc South Stream, destiné à livrer du gaz russe à l'Union européenne via la mer Noire, commencent dès fin 2012 et non en 2013 comme prévu initialement. Au cours d'une rencontre avec le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, M. Poutine a chargé ce dernier d'accélérer les opérations: «Je pense que ce serait bien que les travaux commencent déjà à la fin de l'année prochaine», a-t-il dit, selon des images diffusées par la télévision russe. De son côté, M. Miller a réaffirmé que la fin des travaux et la mise en service du gazoduc étaient prévues fin 2015. «La fin des travaux est prévue en décembre 2015 et l'ouverture du gaz (dans South Stream) est prévue fin 2015», a-t-il dit. M. Poutine a souligné lors de cette rencontre qu'une importante avancée avait été effectuée cette semaine avec le feu vert donné par la Turquie à la Russie pour faire passer South Stream dans ses eaux territoriales en mer Noire. A l'issue d'une rencontre mercredi à Moscou entre M. Poutine et le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz, Gazprom avait indiqué que «toutes les autorisations nécessaires» permettant de réaliser le projet South Stream avaient été données par Ankara, une décision attendue de longue date par Moscou. Long au total de 3 600 km, South Stream doit alimenter en gaz russe l'Europe occidentale, notamment la Grèce et l'Italie, via la mer Noire et les Balkans. Il doit permettre à la Russie de contourner l'Ukraine, principal pays de transit. L'Afghanistan signe un premier accord pétrolier avec la Chine L'Afghanistan a signé la semaine dernière un premier accord d'exploitation de ses réserves pétrolières avec la Chine, qui devrait rapporter à Kaboul plus de 7 milliards de dollars sur les 25 prochaines années, selon le gouvernement. Cet accord autorise la compagnie publique chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC) à exploiter trois champs pétroliers le long du fleuve Amou Daria dans le Nord afghan, une région relativement épargnée par le conflit qui déchire le pays depuis dix ans. Aux termes de cet accord signé devant la presse à Kaboul par le ministre afghan des Mines, Waheedullah Sharani, et le président de la CNPC Lu Cong Xun, l'Afghanistan recevra 70% des bénéfices nets, et la CNPC, choisie parmi cinq concurrents, s'aquittera de 15% d'impôt sur les sociétés. Les réserves en pétrole visées par l'accord sont de l'ordre de 87 millions de barils, un montant modeste au niveau mondial mais qui pourrait rapporter à l'Afghanistan «d'énormes bénéfices» de l'ordre de 7 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années, a estimé M. Shahrani après la signature. L'extraction du pétrole ne devrait pas débuter avant la fin 2012, a-t-il précisé. Grande consommatrice d'énergie, la Chine, seconde économie au monde, cherche à s'allier aux pays riches en pétrole pour sécuriser ses approvisionnements. La CNPC a, dans le cadre de ce contrat, constitué une société commune (joint-venture) avec le groupe afghan Watan. Son président Lu Cong Xun a, de son côté, précisé que son entreprise, qui a accepté d'y construire une raffinerie, avait prévu d'investir 400 millions de dollars dans le projet, qui devrait créer des centaines d'emplois, voire davantage en cas de découverte de réserves supplémentaires. L'Afghanistan est actuellement importateur de pétrole et gaz, en majorité d'Asie centrale et d'Iran. Six gisements de pétrole ont été découverts jusqu'ici dans le pays, dont un estimé à 1,8 milliard de barils, également dans le Nord.