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Entre 15 et 20 ans de réclusion requis à l'encontre du groupe d'Abou Zeid Procès du réseau de soutien à l'enlèvement des 32 touristes étrangers en 2003
Le procureur de la République près le tribunal criminel de la Cour d'Alger a requis des peines de 15 à 20 ans de réclusion à l'encontre de douze accusés, dont Abou Zeïd, le chef d'Aqmi au Sud algérien, contre lequel une peine de 20 ans de réclusion a été prononcée par contumace. Il s'agit du procès du groupe de soutien de la phalange Tarek Ibn Zyad, le bras armé d'Abou Zeïd, le chef d'Aqmi au Sud, qui était impliqué dans l'enlèvement de touristes étrangers dans le Sahara algérien en 2003. Les accusés sont poursuivis, selon l'article 87 du code pénal, pour appartenance et soutien à un groupe terroriste international et possession d'armes prohibées. Deux parmi les douze mis en cause étaient absents, hier, au procès. Il s'agit de Ghedir Mohamed, dit Abou Zeid, le chef de la phalange Tarek Ibn Zyad, toujours en fuite, et d'El Heza Abderrahmane, qui a bénéficié de la liberté provisoire en août 2010, quatre mois après son arrestation, selon des avocats qui ont précisé également que les aveux de ce dernier sont à l'origine de l'arrestation de dix membres de ce groupe terroriste dont le frère, le fils et le cousin d'Abou Zeid. Les autres accusés, tous originaires du Sud, étaient des contrebandiers (drogue, carburant et armes) et ont été recrutés, selon l'arrêt de renvoi, par Abou Zeid dans le but «de les utiliser dans l'exécution de plans criminels». Le chef d'Aqmi au Sud a recruté ce groupe comme soutien. Les accusés activaient dans le trafic de drogue, de cigarettes et de carburant pour pouvoir financer l'achat d'armes, qu'ils remettaient à Abou Zeid, en plus des denrées alimentaires, du carburant et des devises. Outre ce soutien logistique, les accusés fournissaient des informations à Abou Zeid sur les entreprises étrangères de Aïn Amenas, Tamanrasset et Illizi dans le but de préparer des rapts. Toujours selon l'arrêt de renvoi, les accusés ont reconnu, durant l'enquête, qu'ils avaient participé au soutien financier et logistique du groupe d'Abou Zeid en assurant notamment le ravitaillement en carburant, acheté en Libye grâce à l'argent amassé à partir de trafics de drogue et de cigarettes. Certains d'entre eux ont même eu à se déplacer, en 2003, au lieu où étaient détenus les touristes étrangers enlevés par El Para. Ils ont également reconnu avoir organisé de faux barrages, dans le Sud, pour voler des voitures de type 4x4 aux citoyens en vue de les utiliser dans les déplacements des terroristes et les attentats terroristes, dont l'attaque armée visant des éléments de la Gendarmerie à El Goléa en 2006. Pour rappel, Abdelhamid Abou Zeid est décrit comme l'un des chefs violents et brutaux d'Aqmi.Né en 1958, de son vrai nom Ghir Mohamed, il est apparu pour la première fois en 2003 comme adjoint d'Abderazak El Para, lors du spectaculaire enlèvement des trente-deux touristes européens dans le Grand Sud. Il est également accusé du rapt d'Edwyn Dyer, l'otage britannique détenu par sa phalange et égorgé en juin 2009, de l'enlèvement puis de l'exécution du Français Michel Germaneau et de l'enlèvement, en 2010, de cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le Nord du Niger. Concernant ce dernier groupe, une Française et les deux ressortissants africains ont été libérés, mais quatre Français restent détenus. Hier, durant les interrogatoires à la barre, tous les accusés ont nié en bloc les faits affirmant avoir été «battus et maltraités» pour faire des aveux. La défense a fondé d'ailleurs sa stratégie sur les nouvelles déclarations à la barre des accusés, dont celles de Kasmi Abdelkader, qui a nié, hier, toutes les déclarations faites au cours de l'instruction, alors que ses aveux, au début de l'enquête, avaient permis l'arrestation d'autres accusés. Le verdict devait être connu tard dans la soirée d'hier. H. Y.