De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Tant le visiteur croise Constantine par hasard au terme d'un agenda particulier de travail on dira sans ambages que le tourisme local n'a pas atteint sa vitesse de croisière. Plutôt la ville des Ponts recherche un nouveau souffle en ce qui concerne la relance touristique. Pourtant, sur papier autant de vestiges et de sites aussi importants les uns que les autres restent à découvrir. En dépit de cette richesse, la ville constantinoise renvoie le même cliché aux rares touristes qui foulent son sol. Et cela perdure. Epuisement. Rebuffade ou «inconvenance» touristique, cette image pénalise intensément la capitale de l'Est en matière de rentabilité pécuniaire. Depuis des lustres que ces legs cohabitent, aucune feuille de route n'a été établie pour booster le secteur. Ponts, musées et sites archéologiques accueillent différemment les férus d'Antiquité. Une disproportion qui trouve sa réponse dans le manque de vulgarisation et d'innovation, de surcroît quand il s'agit de présenter les monuments historiques de la cité millénaire. Ces derniers, statiques, ne peuvent faire un simple clin d'œil aux touristes et le tour est joué à guichet fermé. «Un grand travail en amont devra se faire auprès de la population qui demeure un pivot incontournable dans la promotion des édifices et autres sites anciens de la cité», selon certains professionnels. En outre, les responsables locaux du secteur sont appelés à revoir leur copie pour rendre Constantine plus prisée par le milieu extérieur. Lorsque l'on sait que l'office du tourisme s'affaire à compter les nuitées passées dans les motels et hôtels de la wilaya au terme de chaque saison estivale, sans perspective inhérente au tourisme, il n'y a pas de quoi pavoiser. Une simple formalité appuyée par le rôle «passif» des agences de voyages versées catégoriquement dans la prestation de la billetterie. Le manque d'infrastructures d'accueil de base qui sanctionnaient dans un passé récent cette ville «casanière» serait en passe d'être pallié dès l'ouverture des deux hôtels. Par ailleurs, cet alibi autant usé serait-il le seul rempart contre l'avènement des touristes en masse ? Ce qui amène à dire que la donne touristique renferme un canevas dont certes le volet «hébergement». Mais en parallèle, les acteurs chargés du secteur doivent donner un coup de pied dans la fourmilière pour dépoussiérer les espaces aux valeurs certaines, et ce, en adoptant une politique qui ne soit pas concoctée dans les seuls hémicycles feutrés et autres assemblées locales oiseuses. Les vestiges attirent rarement les visiteurs à longueur d'année.A Constantine, le musée Cirta continue, presque, en maître absolu, de drainer les foules. Il attire beaucoup de monde, des lycéens, des universitaires, notamment, qui y viennent épuiser dans les anciennes archives pour la confection des thèses d'études. Alors que le Palais du bey transformé en Musée des arts populaires cadre avec les dates édictées par les festivités locales. Jusqu'ici, l'espace n'a pas encore vu un grand impact sur les rentrées destinées au patrimoine. Par ailleurs, le site archéologique Tidis, au niveau de la localité de Beni Hmidane, attend toujours les travaux de réhabilitation. L'Urbaco, chargé de l'étude, n'a pas encore livré ses travaux, même si l'on atteste que le projet a été entériné au terme de la dernière commission des marchés publics. «Nous attendons avec impatience la prise en charge effective du site», dira le président de l'association qui s'interroge sur l'étendue réelle que renferme Tidis. «On a sollicité l'administration locale pour nous livrer le plan de masse en vain», devait-il souligner.S'étalant sur 42 hectares, Tidis devrait connaître une délimitation finale une fois les travaux de réaménagement débuteront. En attendant, l'espace accueille timidement en période de vacances des écoliers et passagers de villes et villages limitrophes. Des pertes sèches qui sanctionnent le secteur du tourisme. Sous d'autres cieux, on rentabilise tout ce qui a trait à l'art, à l'antiquité. Au niveau local, on demeure en phase d'observation. Les acteurs principaux ne parviennent toujours pas à provoquer le déclic pour rendre Constantine et ses vestiges une destination touristique qui, en sus, assurera une entrée d'argent au profit de la région.