C'est aujourd'hui que s'ouvre à la presse, durant deux jours, le salon de l'automobile d'Amérique du Nord de Detroit sous le signe de l'optimisme avec le redémarrage des ventes de voitures aux Etats-Unis. Le rendez-vous est donné aux professionnels pendant deux autres jours, avant d'accueillir le grand public du 14 au 22 janvier. En effet, constructeurs et analystes tablent sur des ventes de 13,5 à 14,5 millions de voitures aux Etats-Unis cette année, mieux que les 12,8 millions d'unités vendues en 2011 et 11,6 millions en 2010. Ainsi, c'est avec un état d'esprit «optimiste et très concurrentiel» des constructeurs automobiles que la manifestation aura lieu, selon l'avis des analystes. Toyota et Honda vont essayer de regagner le terrain perdu en 2011, année qui a vu leur production suspendue pendant des semaines et leur chaîne d'approvisionnement durablement perturbée à cause du tremblement de terre au Japon et des inondations en Thaïlande. Les constructeurs coréens Hyundai et Kia, qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu de la crise, ralliant les consommateurs à la recherche de voitures économiques, vont, de leur côté, tenter de rester sur leur lancée. Sur le marché des voitures haut de gamme, les constructeurs allemands entendent poursuivre leur percée, alors que BMW et Mercedes ont ravi à Lexus le titre de marques de voitures de luxe les plus vendues aux Etats-Unis en 2011, bénéficiant des problèmes d'approvisionnement de la filiale de Toyota. Le géant allemand Volkswagen entend, lui, doubler Toyota et le deuxième GM pour devenir le numéro un mondial du secteur. L'environnement devrait en tout cas être favorable aux constructeurs cette année sur le marché américain, alors que près d'un véhicule sur cinq en circulation est âgé de plus de dix ans, soit 50 millions de véhicules qui devront être remplacés dans les années à venir. Cela reste largement inférieur aux 15 à 17 millions de véhicules vendus chaque année pendant la dizaine d'années précédant l'effondrement du marché automobile en 2008, mais cette croissance modérée devrait suffire à GM, Ford et Chrysler pour continuer à enregistrer de confortables bénéfices. GM, le numéro un américain qui a fait faillite en 2009 et s'est restructuré grâce à quelque 60 milliards de dollars d'aides gouvernementales, a dégagé 7,1 milliards de dollars pendant les neuf premiers mois de 2011, après 4,7 milliards de dollars en 2010. Chrysler, pour sa part, contrôlé par l'italien Fiat depuis sa sortie de faillite en juin 2009, a renoué avec les bénéfices au troisième trimestre 2010, gagnant 211 millions de dollars, après des années de pertes colossales. Enfin Ford, le seul constructeur américain à n'avoir fait ni faillite ni reçu des aides gouvernementales, est parvenu à aligner dix trimestres de bénéfices, totalisant 16 milliards de dollars après un énorme effort de restructuration. R. E.