Photo : S. Zoheïr Par Smaïl Boughazi En dépit de l'érosion de son chiffre d'affaires ces dernières années, la situation financière de la compagnie nationale Air Algérie est équilibrée. C'est ce qu'a assuré, hier, le PDG de la compagnie, Mohamed-Saleh Boultif, lors de son passage à la Radio nationale. En fait, selon l'invité de la radio, la forte concurrence et le retour des compagnies étrangères sur les réseaux extérieurs (France, Italie, Turquie, Arabie saoudite...) sont derrière cette perte de parts de marché et un manque à gagner considérable. Le patron de la compagnie publique constate, dans ce cadre, qu'en dépit de l'augmentation du marché global, la compagnie voit sa part se réduire de plus en plus. Son chiffre d'affaires a baissé de 58 milliards, en 2009, à 55 milliards de DA, en 2010. «Sur le réseau France, le marché global a augmenté de 12%, mais il a bénéficié beaucoup plus aux compagnies étrangères. Sur le réseau Arabie saoudite, Air Algérie qui transportait les 2/3 des pèlerins, actuellement, en vertu de l'accord aérien signé entre les deux Etats, n'en transporte que 50%.» Malgré ce constat «inquiétant», M. Boultif a tenu des propos rassurants : «La compagnie n'est pas déficitaire, car les produits hors exploitation compensent quelque peu les pertes, et les subventions de l'Etat (couvrent) le manque à gagner sur le réseau intérieur, estimé à 4 millions de DA». Et, en raison de cette érosion de ses parts de marché, Air Algérie, ajoute M. Boultif, n'est pas encore prête pour l'«open sky». «Même dans le cas où cette ouverture viendrait, il faut qu'elle se limite aux compagnies régulières», et non pas à celles de «low-cost» (charters), a estimé le premier responsable de la compagnie. Il en veut pour preuve l'expérience faite par les voisins marocains, qui a mis la compagnie locale (Royal Air Maroc) dans de sérieuses difficultés.Pour permettre à la compagnie de dépasser cette zone de turbulences et récupérer ses parts de marché, Boultif a parlé d'un plan de restructuration comprenant le renouvellement d'une partie de la flotte, comme les Boeing 767 qui ont atteint 21 ans d'âge, l'acquisition d'avions cargos et le renforcement du nombre des appareils moyens porteurs. Le même plan prévoit aussi la révision de la mise en place de filiales, proposée déjà en 2005. Pour sa politique tarifaire, appliquée notamment vers les destinations européennes, l'invité de la radio a reconnu que la concurrence a imposé une bataille des prix, mais Air Algérie va axer ses efforts en la matière sur la révision des prix vers les destinations de l'Extrême-Sud du pays avec pour but d'accompagner le développement du tourisme. Outre un redéploiement sur le réseau Afrique, la compagnie tentera aussi de récupérer des parts de marché par un redéploiement sur des créneaux porteurs comme le trafic de transit, limité en Algérie à 3%. S. B.
Boultif dément l'existence d'un plan de compression des effectifs Le PDG de la compagnie nationale Air Algérie a infirmé, hier, les informations rapportées par la presse au sujet d'un éventuel plan de «compression des effectifs». Boultif a précisé, sur cette question, que le Conseil d'administration d'Air Algérie a pris des mesures pour assurer la sauvegarde de la compagnie dans le cadre du plan de sauvetage. Elles consistent notamment au gel des recrutements, le départ à la retraite à 60 ans et le réexamen de la mise en place des filiales prévue dans le plan de restructuration décidé en 2005.