Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé les Nations unies à "une intervention urgente" pour mettre fin à la politique d'épuration ethnique menée par le gouvernement marocain contre les citoyens sahraouis désarmés dans les zones occupées du Sahara occidental. Le président Abdelaziz a appelé, dans un message aux souverains et chefs d'Etat et de gouvernement membres de l'ONU, à "intervenir d'urgence pour mettre fin à la politique d'épuration ethnique que mène le gouvernement marocain contre les citoyens sahraouis désarmés dans les zones sahraouies occupées et élargir les prérogatives de la MINURSO pour englober le contrôle des droits de l'homme", a indiqué mardi l'agence de presse sahraouie (SPS). Suite à l'attaque de l'armée marocaine contre le camp de Gdeim Izik et les évènements de la ville d'El Ayoun occupée, le président sahraoui a fait part de "la préoccupation du front Polisario et du gouvernement sahraoui devant les pratiques colonialistes graves sur le territoire du Sahara occidental par le royaume marocain notamment dans la ville d'El-Ayoun" qui s'apparentent, a-t-il dit, à "une politique d'épuration ethnique contre les citoyens sahraouis sans défense". Les autorités de répression marocaines, a-t-il ajouté, avaient attaqué le 8 novembre 2010 le camp qui compte 30.000 citoyens sahraouis dans la région de Gdeim Izik, estimant "douloureuse cette intervention contre un camp qui, depuis son installation en octobre 2010 et durant un mois, comme l'attestent les témoignages de journalistes et d'observateurs internationaux, avait un caractère pacifique refusant toute manifestation de violence". Selon le président sahraoui, "le choix de cet endroit distant de plus de 10 km de la ville dans le souci d'éviter toute atteinte ou menace au régime confirme" cette volonté pacifiste. "Nous nous adressons à vous avec insistance demandant votre intervention dans les plus brefs délais pour sauver les vies sahraouies innocentes et mettre un terme aux pratiques d'un autre âge et à de graves violations des droits de l'homme commises par l'Etat marocain au XXIe siècle contre des civiles sans défenses", a affirmé le président Abdelaziz dans son message. Le président sahraoui a appelé à la nécessité d'envoyer "le plus vite possible une mission d'enquête onusienne sur les circonstances du crime de Gdeim Izik". Le conflit du Sahara Occidental en tant que question de décolonisation, a-t-il indiqué, trouve son règlement dans la charte et les résolutions des Nations unies y afférentes à travers l'application du principe d'autodétermination du peuple sahraoui en lui permettant d'exprimer sa volonté souveraine par le biais d'un referendum libre et régulier.