Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les organisateurs escomptent un bilan positif au terme de cette première édition du genre à Constantine. Ils veulent élargir le sens du partenariat dans ce domaine : asseoir une concertation apte à déboucher sur une collaboration solide entre les industriels algériens dans la production des produits pharmaceutiques. Le premier Salon national de l'industrie pharmaceutique est ouvert depuis hier, pour trois jours, au Palais de la culture Malek-Haddad. Cette manifestation industrielle, première du genre en Algérie, se veut un espace de rencontres et d'échanges entre les opérateurs du domaine, de l'avis des organisateurs. Organisé par la Direction de l'Industrie, des PME et de la Promotion de l'investissement, le Salon qui se tient sous le thème «Pour une production pharmaceutique nationale performante», accueille une trentaine d'exposants producteurs (Isopharm, Cpcm pharma, El Kendi,…), des représentants des associations du secteur Unop, CAP et des organismes intervenant dans les dispositifs d'appui à l'emploi. «Ce sera une opportunité de rencontre, de concertation et de débat entre professionnels, afin d'aboutir à la meilleure façon de booster un secteur névralgique, en relation directe avec la santé du citoyen», attestent les organisateurs. «Identifier les imperfections et trouver les moyens de les solutionner est l'un des objectifs principaux de cet évènement», a souligné le directeur des investissements auprès de la tutelle, après avoir brossé un tableau sur le secteur et l'implication de son département dans l'appui à l'industrie pharmaceutique. Il a focalisé son intervention sur les besoins en médicaments ainsi que les opportunités non négligeables en matière d'investissements dans la production. L'intervenant demeure confiant quant à la couverture par la production nationale de 70% des besoins en médicaments à l'horizon 2014. Une certitude même car «aussi réglementé qu'il soit au monde, ce qui est tout à fait nécessaire», le secteur pharmaceutique en Algérie augure des lendemains meilleurs, fera-t-il remarquer insistant cependant sur «la synergie entre les volets formation et recherche» pour parvenir à créer d'autres filières des industries annexes.Evoquant cet objectif de production (70%), maintes fois réitéré par Ould Abbès, le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie demeure sceptique du fait qu'«en l'état actuel, la couverture oscillera entre 50 et 55% d'ici 2014, en raison des mesures qui tardent à être appliquées pour atteindre le pourcentage émis par les pouvoirs publics». Parmi les orientations de l'Unop figure la nécessité d'une politique globale et synergique, intégrant les différents intervenants dans le secteur de la production pharmaceutique. «La mise à niveau de la réglementation, l'amélioration des délais d'enregistrement» étant d'autres conditions de l'avis de l'Unop. Il faut savoir que l'Algérie compte une soixantaine de producteurs qui assurent la couverture d'environ 38% du marché national. Le secteur privé «reste leader dans le domaine avec 82% des parts de marché contre 18% seulement pour celui du public». Et «les adhérents de l'Unop détiennent plus de 75% de ces 82% de parts de marché».Par ailleurs, le wali, initiateur de cet évènement, a évoqué la réalisation d'un pôle consacré à la recherche en pharmacologie et ce, avec le soutien de l'université. Il ambitionne de faire de Constantine une capitale de l'industrie pharmaceutique, ouvrant grand les portes de l'investissement aux opérateurs désireux de réaliser des unités de production dans cette wilaya qui dispose déjà de 15 unités, dont des industries vétérinaires. Plus optimiste, le wali voudrait pérenniser ce rendez-vous dans sa wilaya, qui «nourrit une grande ambition de s'adjuger le titre de capitale nationale de l'industrie pharmaceutique».En somme, durant trois jours, les professionnels du médicament qui exposent, soit une trentaine, débattront de la problématique du développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie, de la mise à niveau du cadre réglementaire, etc. En outre, deux ateliers dont les thèmes «L'enregistrement des produits pharmaceutiques : stratégie et réglementation» et «Quelle recherche pour une industrie pharmaceutique nationale performante» y sont programmés.