Aboudjerra Soltani veut se débarrasser définitivement de ses anciens alliés de l'Alliance présidentielle. Lors d'une interview accordée hier à l'APS, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a déclaré qu'il faudra «mettre un terme à l'alternance du FLN et du RND au pouvoir».Pis, le chef islamiste, qui ambitionne de gagner les élections législatives de mai prochain, a demandé, de manière sibylline, à frauder contre les deux partis de l'Alliance. «Ces deux partis ne doivent pas être en tête du classement dans les prochaines élections», a-t-il dit. Une sentence lourde de sens pour celui qui garde tout de même ses ministres au gouvernement.Concernant les raisons ayant motivé le retrait de son Mouvement de l'Alliance présidentielle qui comptait le FLN, le RND et le MSP, M. Soltani a cité, entre autres, «le refus» de ses deux alliés de promouvoir l'Alliance en «un partenariat politique» et le manque de coordination, y compris dans les questions majeures dont les réformes». Le président du MSP a affirmé que la mise en œuvre du programme du président de la République «ne nécessite pas d'alliances, car les parties concernées sont le gouvernement et les assemblées locales», ajoutant que le président Bouteflika avait «imputé en partie aux assemblées locales l'échec de la mise en œuvre du programme de développement». «Il n'y a pas eu d'alliance ni au niveau des APC ni des APW», a-t-il souligné. La doctrine du MSP est de ne «s'allier qu'avec des programmes et des orientations», a-t-il martelé affirmant que le parti «s'était allié en 2004 avec le président de la République et ne manquera guère à cet engagement». L'Algérie «se doit, si elle veut redresser la situation, d'aller vers des élections propres, intègres et transparentes répondant aux normes internationales afin de garantir une participation massive et réduire le taux d'abstention», a indiqué le président du MSP. L'Algérie «s'est engagée dans une voie prometteuse pour se reconstruire», a encore soutenu le président du MSP pour lequel toutes les conditions favorables à une telle démarche étaient réunies, notamment sur les plans économique, sécuritaire et politique. Il a reconnu toutefois qu'il existe «certains problèmes sur le front social». Il a rappelé, dans ce sens, que «le véritable programme» du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour 2012 «consiste à faire aboutir les réformes au mieux des intérêts du peuple algérien et non de ceux de l'Administration».Concernant les réformes politiques, Soltani a estimé, selon l'APS, que seuls le RND et le FLN ont voté en faveur des textes du président de la République. «Le Rassemblement national démocratique (RND) n'a certes pas proposé d'amendement mais il s'est rallié au parti du Front de libération nationale (FLN) pour réduire le champ des réformes en adoptant les différentes lois», a-t-il dit. «Qui a voté en faveur de ces loi hormis le FLN et le RND ?», s'est encore interrogé M. Soltani en estimant que les réformes, à travers les projets de loi adoptés, «n'ont pas suscité l'intérêt de l'opinion publique algérienne qui, au demeurant, n'a perçu aucun changement». Concernant des «alternatives» du MSP, il a indiqué que «toutes les formations politiques ont présenté des propositions et amendements» qui n'ont pas été pris en compte. Selon le premier responsable du MSP, les «dérapages ont commencé avec le code communal [...] puis suivi avec les autres textes». Il a cité à ce propos la loi électorale qui, à son sens, n'apporte aucune nouveauté.En somme, Aboudjerra Soltani est déjà parti en guerre contre ses anciens alliés. Mais résistera-t-il aux sirènes du pouvoir ? A. B.