�Notre retrait de l�Alliance pr�sidentielle est la meilleure chose qui puisse nous arriver.� Voil� comment Aboudjerra Soltani t�moigne du malaise de son parti au sein de l�Alliance. Son r�ve ? Int�grer, voire structurer un p�le des partis de la mouvance islamiste. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Entre l�expression du malaise, d�sormais it�rative, et le retrait de l�Alliance pr�sidentielle, il est un pas que le parti islamiste n�ose toujours pas franchir. A force de renouveler la menace de retrait et para�tre extr�mement timor�, ligot� par la pusillanimit� politique au moment de passer � l�acte, Aboudjerra Soltani prend le risque de voir sa cr�dibilit� s�rieusement entam�e. Car il lui faut � chaque fois justifier cette r�ticence � divorcer d�avec le FLN et le RND. Et, hier, sur les ondes de la Radio Alg�rie internationale, il a commis une �ni�me justification. Le leader du MSP a affirm� que son parti �est alli� avec le pr�sident de la R�publique� et de ce fait il se sent en devoir de soutenir son programme, qui se d�cline pr�sentement en r�formes politiques. Soit. Mais le parti islamiste ne peut-il honorer cet engagement sans �tre partenaire de l�Alliance pr�sidentielle, d�autant qu�il n��prouve plus le plaisir ni n�en r�colte des dividendes partisans de ce m�nage � trois ? Le MSP semble patienter le temps que se r�unissent les conditions pour une perspective meilleure : le regroupement en front de la famille islamiste. Aboudjerra Soltani croit possible, voire m�me proche une telle �volution. Il la situe, au demeurant, pour apr�s les �lections l�gislatives et communales. �La carte politique va changer consid�rablement apr�s les prochaines �lections. D�autres alliances vont na�tre. Certains s�y pr�parent d�j�, a-t-il avou�. Qu�en sera-t- alors pour les alliances �lectorales en vue des prochains scrutins ? �Le MSP a fait son deuil de l�Alliance pr�sidentielle. Il peut s�allier avec d�autres partis mais pas avec le FLN et le RND�, tranch� Aboudjerra Soltani. Cela �tant, s�il se d�clare redevable d�engagement envers le chef de l�Etat, le pr�sident du MSP n�en reste pas moins critique sur les projets de loi avalis�s par ce dernier comme �tant le meilleur soubassement juridique aux r�formes politiques annonc�es. Ainsi, il d�nonce les dispositions du projet de code �lectoral qui tend � instituer un quota de femmes dans les listes �lectorales. Il estime que cette disposition est en contradiction flagrante avec l�article 29 de la Constitution qui dispose que les citoyens sont �gaux devant la loi, sans distinction aucune. De plus, il �voque la difficult� d�appliquer une telle disposition s�agissant des �lections municipales. Pour lui, il est extr�mement difficile, pour des consid�rations sociologiques et culturelles objectives, de trouver des candidates aux assembl�es municipales. Il faut noter que le MSP ne s�est pas �lev� contre le code de la famille qui discrimine la femme. Pour ce code, le patron du MSP s�est interdit de relever la contradiction d�avec l�article 29 de la Constitution. Par ailleurs, Aboudjerra Soltani appuie, au grand dam du FLN, la disposition du projet de code �lectoral qui stipule que les ministres candidats aux �lections doivent d�missionner trois mois avant de leurs fonctions. En revanche, il trouve judicieuse la disposition qui stipule que l��lu est d�chu de son mandat s�il quitte sa formation politique. C�est Louisa Hanoune qui doit �tre contente. Mais ont-ils pens�, Soltani et Hanoune, � la situation o� c�est le parti qui, pour une raison ou une autre, prend la d�cision - organique - d�exclure de ses rangs un militant qui se trouve �tre porteur d�un mandat �lectoral ? Interrog� sur la d�p�nalisation du d�lit de presse, Aboudjerra Soltani s�est d�clar� d��u que les imams n�aient pas b�n�fici� du m�me traitement. Amnistie g�n�rale ? �Qu�on nous dise d�abord ce qu�ils entendent par l� et on avisera !�, a-t-il r�torqu�, prudent, non sans rappeler que �m�me le proph�te Mohamed, lors de la conqu�te de La Mecque, n�a pas d�cr�t� une amnistie g�n�rale. Il avait �tabli une liste noire�. Peur des nouveaux partis islamistes ? Pas du tout, pour peu, a dit Soltani, que la concurrence soit loyale et que l�administration ne se m�le pas des activit�s des partis.