Photo : Sahel Par Amel Bouakba Il y avait beaucoup de monde, hier, au domicile de feu Abdelhamid Mehri, décédé lundi, à l'âge de 85 ans, des suites de complications respiratoires. Sa maison sise au boulevard Saïd Hamdine, ex-boulevard central, à Hydra, s'est avérée bien trop petite pour contenir toutes les personnes venues rendre un dernier hommage à l'ancien ministre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) et ex-secrétaire général du FLN. Ses trois enfants (Souha, Samia et Souhil) se montrent particulièrement courageux, en dignes enfants de leur père. Des personnalités politiques qui l'ont côtoyé, qui ont tant appris de l'homme de tous les combats, d'autres qui l'ont tout simplement admiré se sont déplacées, hier, au domicile mortuaire, avant la levée du corps. Parmi la foule, on retrouve Louisa Hanoune, Zohra Drif, Nouara Djaâfar, Mohamed Larbi Demagh El Atrous (ancien ministre de la Culture). Ce dernier témoigne de la grandeur de l'homme qui nous a quittés dans la discrétion et la dignité. «Militant jusqu'au bout, homme politique chevronné, sage et nationaliste, Abdelhamid Mehri était véritablement une école en politique et un homme de dialogue. Il était aussi un militant acharné du Maghreb uni. Il a en effet toujours appelé à l'unité magrébine», témoignent Mohamed Larbi Demagh El Atrous et d'autres amis du regretté. Son ami et ancien moudjahid, Ali Messaoudi, enchaîne : «Le défunt m'a appris énormément de choses, comme la patience, la persévérance, l'art de la persuasion.» «Il est resté fidèle à lui-même, il n'a pas changé d'un iota durant toutes ces années», relève-t-il. Parler de ce grand homme n'est pas chose aisée, tant son parcours est riche. Ses amis et ses compagnons de toujours égrènent le chapelet des souvenirs avec beaucoup d'émotion. Ses voisins gardent de lui l'image d'un homme humble, modeste et affable. Anissa Chaâbane, membre du FLN, connaissait, elle aussi, le défunt. Pour elle, Abdelhamid Mehri représentait le père spirituel qui l'a toujours guidée. «Il passait plus de temps avec nous qu'avec sa famille», dit-elle. «Il n'y a pas un mot qui puisse lui rendre justice, car il était une personne à part, plein de qualités humaines», avoue-t-elle, profondément touchée par cette perte. «Il a voué toute sa vie au pays, faisant preuve d'intégrité et d'honnêteté en toutes circonstances», ajoute-t-elle.Il est mort comme il a vécu, dignement. Un homme de principe, pétri de sagesse, portant pour toujours son pays dans son cœur, un vrai passionné de l'Algérie s'en va.