«Heureusement qu'il n'y a pas école aujourd'hui», lance un habitant du quartier Ihaddène, situé à Alger-Plage dans la commune de Bordj El Bahri. «Autrement, ajoute ce citoyen, nous aurions été contraints de ne pas y envoyer nos enfants. La route est coupée.» Hier matin, plusieurs commerçants s'attelaient à faire évacuer les eaux qui ont pénétré les magasins. C'est la même chose à chaque fois qu'il pleut. Les regards éclatent par manque de nettoyage. Il est vrai que les buses ont été réparées il y a quelques années. Mais il se trouve que ces réparations ne soient pas conformes aux normes requises. Beaucoup de citoyens ont préféré rester chez eux, même ceux qui devaient faire quelques courses en cette veille du Mawlid Ennabaoui. Caves d'immeubles inondées à Dergana, les routes ressemblent à de véritables fleuves que les véhicules n'ont pu traverser. Et pour ceux qui ont osé défier la nature, ils se sont retrouvés immédiatement en panne, l'eau, arrivée à 50 cm, pénétrait les moteurs. A Coco-Plage, où ont été érigées des constructions anarchiques, les occupants ont dû carrément fuir les lieux de peur d'être emportés par les eaux. Ce décor se réédite chaque année. Devant l'indifférence des autorités locales qui brillent par leur absence. Des Ondines jusqu'à Ihaddène, les eaux de pluies ont atteint les hauteurs de la localité. Elles se sont infiltrées dans les maisons se trouvant aux abords de l'artère principale. Livrés à eux-mêmes, les habitants ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. A l'aide de bidons et de balais, ils essayaient de faire face aux eaux en furie. Rien n'y fait, puisque les avaloirs se sont mis à refouler les eaux de pluies qui se sont mélangées à celles usées. On se souvient qu'en décembre 2010, la plupart des élèves de ce quartier étaient contraints de rester chez eux, car dans l'incapacité de rejoindre leurs établissements en raison des inondations. Il s'est trouvé par contre le P/APC de l'époque qui a réquisitionné un zodiaque de la Protection civile pour y faire monter ses propres rejetons, devant les regards étonnés de ses administrés. Il n'a pas bougé le petit doigt pour régler le récurrent problème des avaloirs bouchés et encore moins réparer les routes qui causent énormément de désagréments aux automobilistes à cause des crevasses et des nids de poule. Censée être une zone touristique par excellence, la localité d'Alger-Plage n'a rien à envier aujourd'hui aux quartiers les plus sales de la capitale. Même l'actuel premier responsable de la commune ne semble pas s'inquiéter du bien-être de ses administrés ni de Bordj El Bahri en général. Il ne répond même pas aux sollicitations de la presse dans ce genre de situation. Seule la Protection civile tente de parer au plus pressé. Mais devant la recrudescence des pluies, elle ne saurait, à elle seule, en venir à bout. Et l'on se demande alors pourquoi des émeutes éclatent çà et là. L'incompétence et le mépris de la population ont, apparemment, de beaux jours devant eux. En tout cas, tant que les autorités centrales ne se penchent pas sur la gestion désastreuse des communes. F. A.