Photo : S. Zoheir Par Bahia Aliouche «L'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts et la rigidité des prix continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises», selon une enquête de l'Office national des statistiques (ONS). Les résultats de l'enquête d'opinion réalisée auprès des chefs d'entreprises relèvent que près de 15% du potentiel de production du secteur public et près de 59% de celui du privé ont eu, durant le 3e trimestre 2011, recours à des crédits bancaires, et seulement 21% des chefs d'entreprises du public et près de 8% de ceux du privé ont trouvé «des difficultés à les contracter». Concernant 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, l'enquête de l'ONS précise, en outre, que l'activité industrielle a connu une baisse durant le 3e trimestre 2011 dans le secteur public et une hausse dans celui du privé, après avoir enregistré une hausse le trimestre précédent dans les deux secteurs.L'ONS, selon l'APS, précise que plus de 77% des entreprises publiques et 86% de celles du privé ont utilisé leurs capacités de production à 75%. L'activité industrielle devrait connaître durant les mois prochains une reprise. Les patrons des deux secteurs misent, pour les mois prochains, sur des hausses pour la demande des produits fabriqués, des prix de vente et une meilleure perspective pour leur trésorerie, alors que les effectifs connaîtront une hausse selon les chefs d'entreprises privées et une légère baisse selon ceux du public. L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle, révèle que le niveau d'approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon près de 22% des industriels publics enquêtés. En conséquence, près de 14% du potentiel de production du secteur public et plus de 27% de celui du privé ont enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail supérieurs à 10 jours pour la moitié des entreprises concernées des deux secteurs. Sur un autre plan, près de 69% du potentiel de production du secteur privé et plus de 45% de celui public ont enregistré des pannes d'électricité ayant provoqué des arrêts de travail de moins de 6 jours pour la majorité des entreprises. Selon l'enquête, les patrons des deux secteurs ont déclaré que l'approvisionnement en eau a été suffisant durant le 2e trimestre 2011, relevant par ailleurs une augmentation de la consommation d'énergie. La stabilité des prix de vente a participé à la hausse de la demande en produits fabriqués durant le 3e trimestre 2011, selon les représentants des deux secteurs. Près de 43% des chefs d'entreprises publiques et plus de 50% du secteur privé ont déclaré ne pas satisfaire toutes les commandes reçues. Cependant, plus de 91% des patrons publics et 41% privés ont des stocks de produits fabriqués, situation jugée «normale» par 52% des chefs d'entreprises du public et par près de 96% de ceux du privé. Quant aux effectifs, ils continuent de chuter en raison des départs volontaires à la retraite non remplacés, selon les représentants du secteur public. En revanche, ils ont augmenté selon le privé en raison de la hausse des commandes, de nouvelles capacités et de l'amélioration des conditions de production, précise l'enquête de l'ONS. Par ailleurs, la plupart des chefs d'entreprises des deux secteurs jugent que le niveau de qualification du personnel reste «insuffisant» et la majorité des patrons déclarent, d'autre part, avoir trouvé des difficultés à recruter surtout le personnel d'encadrement et de maîtrise. Le taux d'absentéisme est inférieur durant le 3e trimestre 2011 par rapport au précédent, ajoute l'enquête. Par ailleurs, l'enquête précise que plus de 70% du potentiel de production du secteur public et 90% de celui du privé ont connu des pannes d'équipements, dues essentiellement à la vétusté des équipements et aux problèmes de maintenance, selon les représentants des deux secteurs. Près de 33% des chefs d'entreprises publiques et 12% du privé affirment pouvoir produire davantage, seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension des équipements.