Le Direction générale de la police nationale (Dgsn) a donné ordre aux Sûretés de wilaya (SW), de daïra et Sûretés urbaines (SU) de prendre en charge les sans domicile fixe (SDF) en ces temps de grand froid, avons-nous appris hier auprès de Djilali Boudalia, chargé de la communication à la Dgsn. L'opération a débuté avant-hier et se poursuivra tant que le mauvais temps persiste. Mieux, toujours sur instruction du Dgsn, les chefs de Sûreté de wilaya conduisent en personne les opérations de secours pour venir en aide aux populations des régions enclavées, les plus affectées par les intempéries.A la tête de staffs comportant des psychologues et des médecins de la Sûreté nationale, les chefs de SW sillonnent les hameaux et autres douars disséminés sur le territoire national avec dans leurs escarcelles des «rations de combat», comprenant diverses denrées alimentaires et des bonbonnes de gaz. Cette louable initiative de la Dgsn est menée en coordination avec les différents organismes versés dans l'aide humanitaire. Outre la nourriture et les soins, la Dgsn a aussi mis à la disposition des populations, ajoute M. Boudalia, les moyens roulants dont elle dispose, notamment les chasse-neige utilisés dans les opérations de déblaiement.Au travail de la police nationale s'ajoutent les efforts des éléments de l'Armée populaire nationale (ANP) qui met ses moyens à la disposition des citoyens. C'est là un échantillon des différentes formes de solidarité auxquelles se sont habituées les populations. On peut également citer le travail du Croissant-Rouge algérien (CRA) et du Samu social qui déploient des efforts non négligeables pour aider les personnes en détresse. A travers différentes actions, comprenant entres autres la distribution de repas chauds, le CRA participe à redonner du baume au cœur aux populations déshéritées mises à mal par les dernières précipitations. Cependant, là où l'aide institutionnelle ou autre ne parvient pas, l'élan de solidarité citoyenne prend le relais. La manifestation la plus palpable est davantage visible dans les régions montagneuses inaccessibles en raison de l'obstruction des chemins y menant. Récemment à Timzerit, à l'extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès, une femme enceinte arrivée au terme de sa grossesse a failli perdre la vie et celle de son bébé faute d'avoir pu être transportée à temps à l'hôpital. Les secours tardaient à venir, et il aura fallu l'intervention des voisins pour l'évacuer par leurs propres moyens, tandis qu'un autre groupe s'est attelé au déblaiement des routes. Ces actions de solidarité sont un échantillon parmi tant d'autres dont font preuve les citoyens. Une manière de combler le manque ou l'absence de l'aide institutionnelle. Les citoyens de certaines régions éloignées ont, cependant, dénoncé les comportements jugés «irresponsables» de certains élus, comme signalé à Boumerdès. Un citoyen d'une région enclavée a ainsi témoigné qu'il aura fallu tirer de son sommeil un élu (l'expression n'est nullement exagérée !), pour qu'il daigne enfin les accompagner à la wilaya de Boumerdès en vue de coordonner les opérations de secours au profit des citoyens bloqués par la neige. Mais leur désarroi a été exacerbé par la réplique d'un officier de police, membre de la cellule de crise installée par le wali, aux citoyens qui demandaient une aide urgente. Cette scène se passait dimanche dernier (jour du Mawlid Ennabaoui) à l'entrée du siège de la wilaya de Boumerdès. «Aujourd'hui, c'est un jour férié», a été la réponse de l'officier à des citoyens qui réclamaient une aide urgente pour une population «affamée et livrée à elle-même». Y. D