Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les patrons algériens et tunisiens ont appelé, hier, à la levée des contraintes entravant les échanges entre les deux pays et la région du Maghreb d'une manière générale. Les présidents de la Confédération algérienne du patronat (CAP) et de la Connect, organisation patronale tunisienne, nouvellement créée, MM. Boualem M'rakchi et Tarek Cherif, ont mis l'accent, au cours d'une conférence de presse organisée à Alger, sur l'urgence de mettre en place un cadre approprié pour une concertation entre les deux parties qui débouchera éventuellement sur la révision des législations régissant les activités économiques, particulièrement les procédures administratives et douanières, dans les deux pays. M. M'rakchi a rappelé les actions menées ces dernières années en vue d'impulser une nouvelle dynamique à l'intégration économique de la région, citant pour exemple les deux forums organisés en 2009 et 2010.Le président de la CAP, qui a regretté le fait que la troisième édition du forum n'a pas pu se tenir en 2011 en raison de l'instabilité qui régnait dans certains pays, a assuré que les patrons des pays du Maghreb sont déterminés à soutenir l'émergence de cet espace économique maghrébin qui tarde à voir le jour. Il a également précisé qu'un document qui servira de feuille de route englobera toutes les propositions qui seront faites par les patrons des deux pays. Son collègue de la Connect n'a pas mâché ses mots, affirmant que le coût du non-Maghreb est excessivement élevé pour les pays de la région. Selon lui, cette situation fait perdre à chaque pays entre 1,5 et 2 points de croissance. Ce qui lui a fait dire qu'il est urgent de revoir les relations économiques des deux pays, de manière à permettre aux entreprises, véritables leviers économiques, de commercer librement et d'investir dans la région. Il cite, dans la foulée, certains créneaux susceptibles d'être intégrés dans une vision économique commune, tels que la transformation des matières premières et le tourisme.Toutefois, pour M. Cherif, cette vision ne pourra pas voir le jour sans le changement des mentalités et des législations, réitérant au passage la volonté des industriels et investisseurs tunisiens de venir travailler en Algérie pour produire et non pas pour écouler leurs produits.Quant à la situation de l'économie tunisienne, le patron de la Connect a reconnu que le pays a connu une récession, évaluée à 1,8 % en 2011, mais que, toutefois, les exportations du pays n'ont pas connu de baisse, bien au contraire. La Tunisie a exporté en 2011 pour plus de dix milliards d'euros, a-t-il indiqué. S. B.