Photo : M. Hacène De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati
La wilaya de Tizi Ouzou a connu, hier, l'acte II, tant redouté, de la tempête de neige qui a sévi durant toute la semaine dernière, enclavant des centaines de villages et des centaines de milliers de villageois de la wilaya. Les opérations de déneigement qui avaient commencé timidement, avant l'implication massive et tardive des pouvoirs publics, n'avaient pas encore été achevées que la poudreuse a refait son apparition de façon intense, y compris au niveau du chef-lieu de la wilaya dont l'altitude est d'environ 300 mètres. Comme annoncé par les services météorologiques, dont le BMS donnait la journée de dimanche, comme jour du retour de la tempête de neige et de froid, de gros flocons se sont abattus sur toutes les localités de la wilaya, y compris sur les villes balnéaires, puisque le BMS annonçait des chutes de neige jusqu'à 100 mètres d'altitude.L'intensité des chutes de neige a fait que plusieurs routes ont encore une fois été coupées, dans plusieurs localités de la wilaya, notamment sur les hauteurs. Mais la présence sur place des engins de travaux publics des APC, des entreprises privées, renforcés cette fois par ceux acheminés de plusieurs wilayas du pays, a facilité la tâche de réouverture. Dans la localité d'Ath Yanni, les engins sont à pied d'œuvre dans des opérations de déneigement qui n'en finissent pas. Selon un citoyen de la commune, contacté par téléphone, les sept villages de la commune ont été libérés de la neige, y compris quand les flocons continuaient à se déverser sur la région. Un engin immatriculé dans la wilaya de Relizane était à pied d'œuvre sur la route nationale N° 30, au niveau de Takhoukht, très fréquentée par les habitants du sud de la wilaya. Les transporteurs de voyageurs ont cependant cessé leurs navettes de peur d'être coincés sur les routes, mais aussi à cause du danger que constituaient les routes glissantes dans toute la région. Du côté de Souama, sur les hauteurs de la région de Mekla, la neige continuait à tomber vers 16 heures hier, au moment où elle a cessé dans plusieurs autres localités. Le case de la municipalité, un tracteur transformé en chasse-neige et trois autres cases appartenant à des particuliers de la commune, activaient sans arrêt hier pour empêcher la neige de s'entasser sur les routes, affirme le maire de cette localité qui ajoute qu'il a également été question de débloquer deux citoyens de la commune qui s'étaient enlisés du côté de la nouvelle route de Chaouffa. Pratiquement le même topo dans la région de Maâtkas où les citoyens étaient mobilisés autour des engins de l'APC et de particuliers, mais aussi à l'aide de pelles pour garder les routes ouvertes à la circulation, au moins piétonne, pour certains villages, dont la physionomie des routes empêche l'utilisation des engins. Mais des villages dans cette situation sont plutôt à trouver et en nombre important dans les localités des daïras d'Aïn El Hammam, Iferhounen, Larbaâ Nath Irathen et même Ouadhias et Ouacifs où la poudreuse a encore frappé, hier, en grande quantité, coupant pratiquement toutes les routes menant vers certains villages de chaque commune. Les engins des travaux publics arrivés, depuis jeudi dernier, depuis d'autres wilayas du pays et restés sur place en prévision de cette nouvelle tempête, tentaient au fur et à mesure d'ouvrir les axes principaux des chefs-lieux communaux. Une tâche difficile, vu la poursuite de la chute de neige jusqu'en fin d'après-midi.Par ailleurs, la tension sur le gaz butane est toujours persistante dans la wilaya de Tizi Ouzou, malgré les mesures prises par les autorités ces derniers jours, en renforçant la production locale par l'acheminement de dizaines de milliers de bombonnes depuis les autres wilayas. Les deux centres d'enfûtage de la wilaya, les trois centres de distribution ainsi que tous les points de vente sont encore pris d'assaut par des centaines, voire des milliers de véhicules, venus principalement des hauteurs de la Kabylie pour s'approvisionner en gaz. Nombre d'entre eux ont passé la nuit, voire deux nuits dans la file d'attente, vu la forte demande, que Naftal a été incapable de satisfaire. De nombreux citoyens ont cependant fait part de la solidarité affichée par les familles résidant à proximité des centres d'enfûtage de Fréha et Oued Aïssi et des centres de distribution de Tigzirt, Ouadhias et Aïn El Hammam qui n'ont pas hésité à offrir notamment, des repas chauds à tous ceux qui s'éternisent dans les files de Naftal.