Le Rassemblement pour la culture et la démocratie ne participera pas aux prochaines élections législatives. La décision a été prise, hier, après une réunion ordinaire du Conseil national du parti, tenue à Alger.Déjà à l'ouverture des travaux, le président du parti, Saïd Sadi, avait donné le ton de ce que sera la position officielle du parti. «Il n'y a pas de tabou. Le débat est ouvert. Mais, j'avoue que je n'ai aucun argument à donner pour défendre l'idée de participer aux élections législatives», a-t-il déclaré dans son discours d'introduction à la réunion du Conseil national.Saïd Sadi a énuméré les raisons qui l'ont poussé à choisir le boycottage des prochaines échéances électorales. Il a dressé un tableau sombre de la situation politique du pays, accusant notamment le pouvoir d'avoir «raté» une occasion de réformer le pays. Selon lui, le «régime algérien est dans le déni politique» préférant réduire le «mécontentement à une simple question sociale».Pis, le chef du RCD, qui lance le pari de préparer un Congrès pour la première dizaine du mois de mars, accuse le pouvoir d'avoir déjà «préparé la fraude». «Ils ont déjà préparé les quotas. Ils nous ont donné 4 sièges à l'avance», a révélé Sadi qui accuse les autres partis d'avoir négocié leurs places. «Je vous le dis à l'avance : tous ceux qui participent à cette échéance ont déjà négocié leur quota», a-t-il accusé.Les reproches de Sadi ne s'arrêtent pas à l'aspect politique. Pour lui, «la fraude commence dès la préparation des élections». Il a émis de sérieux doutes sur les fichiers électoraux. «Les fichiers électoraux sont une gigantesque usine à gaz», a-t-il accusé. Pour lui, il est impossible de trouver «4 millions de nouveaux électeurs en 3 ans». Pis, l'orateur accuse l'administration d'utiliser les militaires engagés dans la lutte antiterroriste comme électeurs. «Des militaires votent dans leur commune d'origine et dans leur commune d'affectation. Comment peut-on contrôler tout cela ?», s'est-il interrogé. Il a demandé «l'installation d'une commission indépendante pour purifier le fichier électoral».Saïd Sadi a reconnu que son parti a accepté de participer, dans le passé, à des élections malgré l'existence de la fraude. «Malgré les risques de fraude, nous avions accepté par le passé de participer à des législatives quand l'environnement géopolitique et la situation nationale n'offraient pas d'autres alternatives que l'exploitation de la fonction tribunitienne de l'Assemblée», a-t-il admis. «Ce n'est plus une décision politique que nous aurons à prendre ; c'est une mesure de salubrité publique que nous devons à notre peuple qui a le droit de compter dans ses rangs des femmes et des hommes qui ont sauvé leur dignité et partant l'honneur de la Nation», a conclu le président du RCD.Le Rassemblement pour la culture et la démocratie tiendra son 4e congrès ordinaire le 09 mars prochain à Alger. A. B.