Photo : M. Hacène Par Amar Rafa Le président du Front de la justice et du développement (El Adala), Abdallah Djaballah, a indiqué hier, que son parti remportera les prochaines élections législatives, si elles sont honnêtes. «Nous avons l'ambition et la confiance de remporter les prochaines élections, si elles sont honnêtes», a indiqué Djaballah, lors d'une conférence de presse, dans son nouveau siège à Bouchaoui. Il affirme disposer d'informations fiables, selon lesquelles son parti «avait été vainqueur des précédentes élections de 1997, mais qu'il en a été sevré grâce à la fraude au profit d'un autre parti. Mais, malgré cela, il est resté deuxième force politique du pays. Si nous avons été victorieux hier, il n'y a pas de raison pour ne pas l'être lors de ces élections, alors que toutes les conditions sont réunies. La victoire pour nous est une conséquence logique». L'ancien leader des mouvements Nahda et El islah, Djaballah, dira toutefois, ne pas pouvoir avancer de prévisions quant à ses chances de réussite, en déplorant l'absence de sondage d'opinions à l'image de ce qui se fait ailleurs. Il a également mis en exergue le peu de temps dont il dispose pour se préparer aux élections. «Le temps est réduit et le défi est plus grand», a affirmé en substance le conférencier, en précisant que les partis sont encore en cours de constitution. Le Front de la justice «est un nouveau titre certes, mais, ancien par son militantisme et son histoire. Car, dans cette bataille le rôle de la notoriété sera déterminant, et nous n'avons aucun doute sur nos capacités pour gagner la bataille à notre profit», dira-t-il en outre. Pour lui, le plus important reste la régularité du prochain scrutin. «Le pouvoir a besoin de présenter toutes les garanties à même de rassurer les Algériens que les prochaines élections seront honnêtes, parce que celles qui ont eu lieu par le passé, ont connu un usage généralisé de la fraude, d'où le désespoir qu'elles ont engendré, et l'abstention qui en a résulté», dira-t-il. Aussi, pour réaliser un fort taux de participation, «il y a nécessité de prendre des mesures à même de rasséréner les esprits des citoyens qui redoutent que les élections soient fraudées», a estimé le leader d'El Adala. Il a, lui-même, exprimé ses craintes, à l'égard du «gonflement» du fichier électoral, en voulant pour preuve que «le nombre d'électeurs est estimé officiellement à plus de 21 millions, pour une population de 35 millions d'algériens, donne un pourcentage de potentiels électeurs qui atteint 60% par rapport au nombre de la population. Alors qu'il est admis dans le monde entier que ce taux ne dépasse pas les 45%.» Pour lui, il y a un taux de 15% de plus en Algérie, a-t-il précisé, s'interrogeant sur cette hausse, «qui en disposerait et pour quoi faire ?». De plus, a-t-il considéré, la Commission de surveillance des élections, devrait être formée de personnalités indépendantes. A son avis, confier la surveillance des élections à l'administration et la justice, dans un pays où ces pouvoirs ne sont pas indépendants du pouvoir exécutif, incite à l'«inquiétude sur la régularité du scrutin». Cela étant, dans cette perspective, Abdallah Djaballah, qui a révélé que son parti procédera, vendredi prochain, à l'installation de la commission interne de préparation des élections, et qu'il y prendra part en dépit des réserves susmentionnées. Cette question, a été discutée au niveau du bureau national, mis en place à la suite du congrès constitutif. Le parti El Adala, qui vient de parachever la mise en place de ses organes, est sur le point de mettre en place sa stratégie électorale, a-t-il informé, après avoir reçu le récépissé de dépôt de dossier d'agrément, il formulera le vœu que cette procédure ne prenne pas beaucoup de temps, afin de permettre aux instances nationales et de wilaya de se préparer aux élections. Djaballah, qui maintiendra le suspens au sujet de sa candidature aux législatives de 2012, indiquera, par contre, que son parti n'a pas été destinataire d'une demande de faire partie de la coalition de partis islamistes, qu'il n'en a entendu parler qu'à travers les médias. Ce n'est qu'après en avoir reçu la proposition, qu'elle sera exposée aux instances du parti en vue de la trancher. Abdallah Djaballah, justifie le retour à «l'unicité de la direction», en ce sens qu'il cumule plusieurs fonctions, notamment celui de président du conseil consultatif et de président, dans le même temps, par le fait que cette pratique soit assez courante dans les autres partis. «Pourquoi admet-on que cela soit le cas au RND, FLN et FFS, et pas chez nous ?», a-t-il déclaré, en indiquant que les instances du parti y ont vu l'intérêt du parti dans le retour à cette pratique. Djaballah, a tenu, enfin, à rassurer les autres courants, notamment laïc, qu'en cas de victoire, son parti présentera «des ajouts pour rehausser les principes de la citoyenneté, et renforcer plus encore les droits et les libertés, sans distinction ni favoritisme, entre les différentes catégories». «Nous présenterons un bon modèle de partenariat politique, qui aura un rôle singulier dans la lutte contre les maux de toutes sortes», conclut Djaballah.