L'Iran a réaffirmé qu'il ne cherchait pas à se doter de l'arme atomique, alors que ses discussions avec l'Aiea pour dissiper les doutes sur son programme nucléaire controversé ont, à nouveau, abouti à une impasse. L'Iran «ne cherche pas à avoir l'arme atomique, dont la possession est inutile, dangereuse et nuisible, et constitue un grand péché d'un point de vue intellectuel et religieux», a déclaré le Guide de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, devant des scientifiques nucléaires iraniens réunis à Téhéran. Le numéro un iranien a, en revanche, réaffirmé que l'Iran ne renoncerait pas à continuer à développer son programme nucléaire en dépit des «pressions, des sanctions et des assassinats (de scientifiques iraniens) qui ne donneront aucun résultat». L'accès à l'énergie nucléaire relève de «l'intérêt national de l'Iran», a-t-il souligné en accusant les grandes «puissances dominatrices» de chercher à «arrêter le progrès du peuple iranien». Cette réaffirmation des positions traditionnelles de l'Iran sur la question nucléaire intervient alors qu'une visite à Téhéran d'une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) destinée à «essayer de lever les doutes sur les objectifs iraniens» s'est achevée sans résultat tangible. Les occidentaux, menés par Israël, sous le prétexte de soupçons d'un éventuel programme secret iranien, mènent des pressions dures sur l'Iran. L'Aiea, sous influence US, a réaffirmé dans son dernier rapport, en novembre, avoir de «sérieuses inquiétudes» sur une «possible dimension militaire» de ce programme. Pour Téhéran l'agence de Vienne fait dans le parti pris. Les occidentaux utilisent le rapport très politique de l'Aiea pour durcir leurs sanctions économiques contre l'Iran, décrétant, en janvier, un embargo sur son pétrole et sa Banque centrale. Imperturbable, Téhéran annonce un renforcement de ses capacités d'enrichissement d'uranium, réitérant ainsi son droit au nucléaire civil. L'Aiea n'a pas donné d'indication sur les suites qu'elle entend donner à cet échec, dont débattra son conseil des gouverneurs le 5 mars prochain. Ce blocage intervient alors que l'Iran a proposé de renouer le dialogue pour trouver une issue diplomatique à la crise, tout en prenant soin d'affirmer que ses droits en la matière n'étaient «pas négociables». Le ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi, a affirmé que l'Iran «ne cherche pas la guerre et n'a jamais déclenché une guerre, mais défendra avec puissance ses intérêts nationaux». Israël, qui possède des milliers de têtes nucléaires, ne cache plus ses velléités d'agression contre l'Iran, sans que cela n'inquiète les occidentaux. L'éventualité guerrière serait «catastrophique» pour la région et pour tout le «système des relations internationales», selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guénnadi Gatilov. «J'espère qu'en Israël, on a conscience des conséquences.» M. B./Agences