Photo : Riad Par Youcef Salami Prévue initialement pour le 18 novembre prochain à Vienne, la conférence extraordinaire de l'OPEP a été avancée au 24 octobre, selon un communiqué rendu public jeudi 16 octobre par l'Organisation pétrolière. Au cours de cette réunion, l'OPEP examinera «la situation du marché» pétrolier à la lumière de la crise financière internationale actuelle. Et il est probable qu'elle réduirait ses quotas de production. Dans une déclaration largement diffusée jeudi par des agences de presse et par des chaînes de télévision, le ministre qatari de l'Energie Abdallah Ben Hamad Al Attiyah a souligné que l'OPEP devrait décider de «baisser» sa production de brut «d'au moins un million de barils par jour» à l'occasion de cette conférence extraordinaire. La sortie médiatique du ministre qatari n'engage cependant pas forcément l'Organisation pétrolière. Abdallah Ben Hamad Al Attiyah a expliqué : «Je crois personnellement qu'il pourrait s'agir d'un million de barils ou plus. Au moins un million de barils, mais je ne peux pas confirmer. Nous étudierons nos prévisions pour l'offre et la demande.» La rencontre de vendredi prochain était prévisible, les prix du brut ayant chuté de plus de 50% en l'espace de trois mois. On est loin de l'euphorie de l'été dernier, quand le baril culminait à 147 dollars en juillet. Il n'en valait plus que 68 dollars jeudi 16 octobre à Londres, et aux alentours de 72,30 dollars à New York. La crise financière en est la cause. Les cours de pétrole ont toutefois rebondi hier, mais dans des proportions légères. Dans les échanges électroniques cotés en Asie, le prix du baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre gagnait ainsi 2,50 dollars à 72,35 dollars. Les inquiétudes pèsent encore sur les marchés après la publication du rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie (DoE) qui a révélé une progression spectaculaire des stocks pétroliers la semaine dernière. Les stocks de brut se sont étoffés de 5,6 millions de barils (mb) la semaine dernière et les stocks d'essence ont bondi de 7 mb, des chiffres dépassant largement les attentes des analystes. Le recul de la demande s'est par ailleurs confirmé : sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 18,6 millions de barils par jour de produits pétroliers, en baisse de 8,9% comparé à un an plus tôt. La baisse des cours du pétrole ferait craindre aux pays pétroliers des années difficiles : des revenus pétroliers en baisse pourraient bouleverser l'ordre des priorités, mettre en difficulté l'exécution des projets. L'Algérie serait-elle dans cette situation ? Dans l'immédiat, le pays semble «protégé». Selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, l'Algérie a garanti ses recettes pétrolières pour 2008 (80 milliards de dollars). Les revenus des hydrocarbures fixés pour cette année ont été «garantis conformément aux prévisions», a-t-il dit. Pour ce qui se rapporte à l'impact de la crise financière, qui affecte aujourd'hui les marchés financiers mondiaux, sur ses revenus à l'avenir, le ministre n'a cependant pas écarté cette éventualité d'effets négatifs au regard de la récession économique que cette crise risque d'engendrer avec ce que cela induit comme recul de la demande pétrolière sur les marchés internationaux. Chakib Khelil s'exprimait au cours d'une conférence de presse tenue dans la nuit de mercredi dernier, dans la base de Arara à Hassi Messaoud, au terme d'une visite d'inspection au niveau des installations énergétiques de la région. Le ministre a évoqué par la même occasion une série de sujets, comme la nouvelle ville de Hassi Messaoud, la raffinerie de Hassi Messaoud, les projets d'électricité…