Photo : Riad Par Amar Rafa Le président du MSP, Bouguerra Soltani, s'est dit «confiant» quant aux intentions de vote des Algériens en faveur du courant islamiste, à l'ouverture de la session extraordinaire du conseil consultatif (Majliss Echoura) du parti, dédié à l'examen de la stratégie électorale du parti pour le rendez -vous des législatives du 10 mai prochain. Il s'agit de trancher sur la possibilité d'alliance inter-islamiste, notamment avec El Islah et Ennahda. A l'ouverture de cette session extraordinaire, qui s'est tenue hier en présence des ministres du gouvernement, Smail Mimoun, Mustapha Benbada et Amar Ghoul, Bouguerra Soltani a argué que sept éléments plaident en faveur du vote islamiste en Algérie. D'abord, le capital confiance dont jouit ce courant auprès des jeunes Algériens, comme en témoignent les précédentes élections depuis l'instauration du multipartisme. Ensuite, que le courant islamiste a retenu les leçons du passé, et «est empreint de la culture démocratique et nationaliste», en adoptant «la lutte pacifique pour le parachèvement d'un Etat de droit basé sur les libertés, les droits de l'Homme, et la justice sociale». Pour M. Soltani, aussi, la théorie de l'«islamophobie» a montré ses limites auprès de l'opinion publique internationale, et le vote pour ce courant est devenu une «réalité électorale dans tous les pays musulmans». Le président du MSP considère, en outre, que la majorité des Algériens sont convaincus de la force électorale que représentent les sympathisants de ce courant, et que la réserve électorale dormante appartient au courant islamiste. Il en veut pour preuve, également, le fait que les islamistes en Algérie sont «plus organisés et plus disciplinés» que quiconque, et disposent d'une «force de mobilisation qui dépasse toutes les attentes». «Les déclarations provocantes de certains chefs de partis, sont de nature à se transformer en campagne électorale gratuite pour les islamistes», a estimé Bouguerra Soltani. En s'adressant aux membres du conseil national, M. Soltani a indiqué qu'«avec l'arrivée sur la scène politique de 20 nouvelles formations politiques, les règles du jeu électoral vont complètement changer, et le vote sur les listes sera émietté», d'où a-t-il dit «l'invitation qui vous a été adressée afin de nous aider dans la prise de décision consensuelle et démocratique» en rapport avec le réaménagement du plan d'action du parti pour l'année 2012. Il s'agit, a-t-il précisé, de l'adoption de la stratégie électorale devant être mise en place lors des prochaines élections, et des scénarios probables de la cartographie future. «Les prochaines échéances de 2012 ne sont pas tant une simple bataille politique pour le choix des 462 députés qui formeront la nouvelle Assemblée nationale, par laquelle elle se transforme de chambre d'enregistrement, en arène de combat», mais, a-t-il affirmé, «ces élections, qui se déroulent pour la première fois sous la supervision de la justice, seront décisives», en les qualifiant de «sursaut démocratique du peuple algérien». Considérant que les élections du 10 mai présenteront un échantillon des réformes politiques, le président du MSP a indiqué que son parti a échafaudé une démarche en quatre points, qui consiste à convaincre ceux qui doutent des réformes et à faire en sorte que ceux qui hésitent encore se rendent massivement aux urnes, opérer une ouverture en direction de tous les courants politiques nationaux , ainsi que tenter de rassembler toutes les forces islamistes, nationalistes et démocratiques pour sortir de la vision partisane vers la création de «familles politiques».«Les réformes auxquelles nous aspirons sont celles que le peuple acceptera, et les élections que veut le peuple sont celles où sa volonté sera respectée, et permet aux concurrents un transfert pacifique du pouvoir», a indiqué M. Soltani, avant de s'interroger : «Que vaut un siège au parlement s'il n'ouvre pas le chemin au parachèvement du grand projet «novembriste» : la mise en place d'un Etat algérien démocratique et populaire souverain avec des principes islamiques ?.»