Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Il y a vingt ans, rares étaient les clubs de football de première division à se permettre des stages d'intersaison à l'étranger. A l'époque, l'argent n'était pas l'enjeu principal du sport roi en Algérie. Les joueurs défendaient les couleurs du club, leurs régions respectives et des idéaux parfois loin du sport. Des idéaux nobles qu'on défendait en mouillant le maillot sans attendre grand-chose des dirigeants des clubs. Une situation qui faisait que l'argent ne coulait pas à flots dans les caisses, et que les dirigeants ne pouvaient se permettre des stages à l'étranger, notamment en Europe où la location de centres sportifs coûtait les yeux de la tête. Mais la violence qui a endeuillé l'Algérie durant les années quatre-vingt-dix a poussé les clubs, particulièrement ceux de l'est du pays, à revoir leur copie en matière de stages d'intersaison, vu que cette région était à une certaine période la cible privilégiée des groupes terroristes armés. A l'époque, les clubs de l'Est se déplaçaient en majorité au centre de Seraïdi, dans la wilaya d'Annaba, où toutes les commodités étaient disponibles pour un stage d'intersaison dans les normes. Une région qui a beaucoup souffert de la violence de cette décennie, poussant plusieurs présidents de club à mettre la main à la poche pour se payer un stage en Tunisie qui permettait aux joueurs de s'entraîner et de préparer la saison suivante sans soucis majeurs. Seule la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) se permettait d'effectuer son stage d'intersaison dans l'Hexagone. C'était au centre sportif de l'Etrat du club de l'AS Saint-Étienne avec lequel les Canaris entretenaient de bonnes relations. D'ailleurs, pendant plusieurs années, le centre de l'Etrat ont accueilli les joueurs et les dirigeants du club kabyle à chaque saison estivale pour leur stage d'intersaison, d'où les bons résultats de la JSK. Mais ces dernières années, la JSK a perdu ce monopole sur les stages européens. L'USMA et l'ESS ont fait la connaissance du centre de Lisses, en région parisienne, où se trouve actuellement l'équipe des Hauts Plateaux. De nombreux clubs algériens, notamment ceux de l'est du pays, ont découvert aussi le centre d'Aïn Draham et celui de Sousse (Tunisie) qui semblent être des plus intéressants dans la mesure où ils offriraient toutes les commodités nécessaires pour réussir la préparation de la saison. D'ailleurs, plusieurs clubs s'y rendent pour leurs stages durant le même été et un stage dans les centres tunisiens ne coûte pas aussi cher que dans les centre européens. D'autres clubs optent pour l'Europe centrale ou de l'Est, particulièrement la République tchèque et la Pologne, comme le Mouloudia d'Alger qui semble y trouver son compte. Les clubs de première division semblent avoir trouvé une certaine stabilité dans les stages d'intersaison, particulièrement ceux qui ne changent pas d'endroit à chaque fin de saison. Et, paradoxalement, c'est la JSK qui semble l'avoir perdue dans la mesure où les dirigeants canaris ont cessé d'effectuer leur stage au fameux Etrat de Saint-Étienne depuis qu'il a changé de propriétaire à la faveur de la relégation du club stéphanois en seconde division. Au temps où le Belge René Taelman drivait le team kabyle, c'est en Belgique que les Canaris effectuaient leur stage d'intersaison alors qu'en 2007, le club du Djurdjura a dû repartir en France pour son stage avant que les dirigeants ne soient orientés vers le centre de Casablanca (Maroc) où l'équipe de la JSK a effectué son stage durant l'intersaison de l'année dernière. Il semble que les dirigeants et les joueurs du club ont apprécié leur séjour au royaume de Mohamed VI, puisqu'ils ont décidé de reconduire cette destination pour leur stage de cet été. Est-ce le début d'une période de stabilité pour le club de Kabylie en matière de stages d'intersaison ? Avec deux stages consécutifs à Casablanca, on peut croire que la JSK a trouvé le centre idéal pour sa préparation. Reste à savoir si les dirigeants du club décideront d'en faire leur centre privilégié.