Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani La visite en Algérie de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Mme Hillary Clinton, est très mal accueillie par Mme Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT). «Nous n'avons pas de conseils à recevoir de Mme Clinton. Celle ci affirme qu'elle veut que l'Algérie ait la place qui lui sied dans le monde, mais de quelle place parle-t-elle? Une place comme celle qu'occupe actuellement le Qatar? Ce dernier qui agit en sous-traitant pour servir les intérêts américains? Non. Nous ne voulons pas de cela. Le PT veut que l'Algérie soit la Mecque des révolutionnaires comme appelée autrefois» a-t-elle déclaré hier au forum d'El Moudjahid. Mme Hanoune accuse la représentante des affaires étrangères américaines d'être directement impliquée dans un complot international contre la Syrie et d'autres pays arabes : «Sa visite entre dans le sillage du complot international contre la Syrie.» La représentante du PT évoquera alors la conférence organisée à la même période à Tunis et dira : «Ils parlent d'une conférence des amis de la Syrie. Non, c'est faux. Ce ne sont pas les amis de la Syrie mais les ennemis de la souveraineté nationale. C'est un complot international qui vise et la Syrie et d'autres pays arabes dans le monde, dont l'Algérie. Cela rentre dans ce qu'ils appellent le Grand Moyen-Orient (GMO). C'est un processus de désagrégation et la Ligue arabe est un instrument de guerre. Le Qatar aussi y est fortement impliqué. Nous saluons le peuple tunisien qui a dénoncé cette manœuvre politique organisée dans son pays.» Et Mme Louisa Hanoune de réaffirmer son rejet de toute ingérence étrangère : «Le PT est contre toute forme d'ingérence. Nous sommes pour la souveraineté des peuples mais sans interférence étrangère. Nous disons qu'il n'y a pas eu de printemps arabe et il n'y en aura pas. Ce sont des révolutions fabriquées par des laboratoires américains.» Mme Louisa Hanoune soutient avec force que l'Algérie est ciblée : «Nous sommes ciblés. De grandes pressions sont exercées sur le pays. Notre politique étrangère dérange. Notre résistance dérange les intérêts américains.» Des déclarations affirmées avec force pour convaincre de la nécessité d'aller voter le 10 mai prochain, qualifiant les prochaines élections d'un tournant décisif pour le pays et le peuple algérien : «Les élections législatives du 10 mai prochain constituent un virage décisif. Soit on nous donne les moyens politiques pour emprunter la voie du salut, soit c'est l'abîme. Il n'y a pas d'autre voie.» Aussi, «le Pays est en danger. La situation politique régionale et internationale nous interpelle tous. Nous devons nous prémunir contre toutes les menaces». Et pour se préserver, poursuit-elle, «nous devons aller vers une démocratie véritable basée sur un respect total des droits de l'Homme. Le scrutin prochain prend ainsi un caractère décisif mais, pour cela, il nous faut garantir les moyens de la transparence totale de ces élections. Il faut un contrôle rigoureux du scrutin lui-même et du financement de la campagne. Il faut rétablir la confiance. Nous voulons une Assemblée constituante véritable. Une Assemblée qui va trancher sur des questions d'avenir. Pas une chambre d'enregistrement qui vote des lois contre le peuple. L'Assemblée d'aujourd'hui est une cathédrale dans le désert». Par ailleurs, interrogée sur sa participation à ces législatives, Mme Louisa Hanoune répondra : «Hélas, oui. Moi, je ne le voulais pas. J'ai déjà eu trois mandats mais on m'a demandé encore de présenter la liste d'Alger. Je serai la première sur la liste d'Alger.» A l'adresse de ses électeurs, Mme Hanoune poursuivra : «Le PT se considère comme une alternative politique. Nous sommes un parti qui ouvre les perspectives pour le pays. Et nous n'avons pas à avoir honte de notre bilan. Notre bilan est positif.» La représentante du PT indique enfin qu'il n'y aura pas de listes communes avec d'autres partis y compris le FFS.