Barack Obama n'a pas dérogé à la règle dimanche. Comme tous les présidents américains, il a dû prêter allégeance devant le tout- puissant lobby pro-israélien, l'American Israel Public Affairs Committee (Aipac). A quelques mois des Présidentielles américaines, Barack Obama s'est engagé à préserver l'avantage militaire d'Israël dans la région. Même au prix d'une nouvelle guerre. Sans donner à son discours des relents guerriers, M.Obama a su trouver les mots qui rassurent ses alliés israéliens. Prônant une solution pacifique à la crise du nucléaire iranien, et regrettant l'incessante évocation de la guerre, le président américain a affirmé que les sanctions prises mettaient réellement le régime sous une pression sans précédent. A la veille d'une rencontre très attendue avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu, M.Obama a toutefois réaffirmé aussi être prêt à «utiliser la force» si nécessaire. «Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour préserver l'avantage militaire israélien, parce qu'Israël doit toujours avoir la possibilité de se défendre seul contre toute menace», a-t-il aussi déclaré, assurant qu'il soutiendrait Israël «dans les moments cruciaux». Le président américain s'est toutefois redit clairement opposé à l'idée d'une action militaire immédiate contre Téhéran. «Pour la sécurité d'Israël, pour la sécurité de l'Amérique, et pour la paix et la sécurité dans le monde, l'heure n'est pas aux fanfaronnades. C'est le moment de laisser notre pression croissante (sur Téhéran) faire son effet et de soutenir la large coalition internationale que nous avons construite», a-t-il encore martelé devant l'Aipac. S'exprimant dimanche avant le président américain, son homologue israélien Shimon Peres, prix Nobel de la paix, avait lui aussi assuré que l'Etat hébreu «privilégierait la paix». «Mais si nous sommes obligés de combattre, croyez-moi: nous vaincrons», avait ajouté M. Peres. «On parle trop de guerre» contre l'Iran en ce moment, lui a répondu le président américain, dans une allusion aux menaces voilées de l'Etat hébreu d'attaquer unilatéralement l'Iran. «Au cours des dernières semaines, de telles discussions n'ont servi que le régime iranien, en faisant grimper le prix du pétrole, dont il dépend pour financer son programme nucléaire», a poursuivi Barack Obama. Il a, au contraire, appelé Téhéran à faire le choix de la voie diplomatique pour résoudre cette crise, soulignant que l'Iran était «soumis à une pression plus forte que jamais» en raison des sanctions adoptées par les Etats-Unis et leurs alliés. «Je crois fermement qu'il y a encore la place pour la diplomatie-accompagnée d'une certaine pression- pour résoudre cette crise», a-t-il poursuivi. Ce qui ne l'empêchera pas de rappeler que «toutes les options restaient sur la table» pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, y compris «une action militaire». «Comme je l'ai déjà dit très clairement au cours de mon mandat, je n'hésiterai pas à utiliser la force pour protéger les Etats-Unis et leurs intérêts», a assuré le président américain. Une déclaration qui n'a pas manqué de satisfaire le Premier ministre israélien. «Je me félicite que le président Obama ait réaffirmé (...) que toutes les options étaient sur la table», a réagi M. Netanyahu, interrogé après le discours de M. Obama. «Je suis également heureux qu'il ait bien fait comprendre que quand on parle d'un Iran doté de l'arme nucléaire, l'endiguement n'est tout simplement pas une option. Enfin, et c'est ce qui est pour moi le plus important, je suis heureux qu'il ait dit qu'Israël doit pouvoir se défendre par lui-même, contre toute menace», a ajouté le Premier ministre israélien. Tout a été dit. Le soutien inconditionnel et indéfectible à Israël ne sera pas révisé. La politique étrangère américaine reste constante. G. H.