Il est improbable qu'Israël attaque les installations nucléaires de l'Iran sans en informer préalablement les Etats-Unis, a déclaré le président américain Barack Obama dans une interview diffusée jeudi par la télévision israélienne. «Il est inacceptable que l'Iran possède des armes nucléaires et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour empêcher que cela arrive», a déclaré mercredi M.Obama à la chaîne 2 israélienne. «Aucun de nous deux n'essaie de surprendre l'autre», a-t-il répondu lorsque le journaliste lui a demandé s'il était inquiet qu'Israël puisse attaquer les sites nucléaires iraniens sans en informer les Etats-Unis. L'interview, la première accordée par M.Obama à une chaîne israélienne depuis son entrée en fonctions il y a près d'un an et demi, a été réalisée pendant une visite aux Etats-Unis du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La visite a été considérée comme un rapprochement entre les deux dirigeants. MM. Obama et Netanyahu ont eu, mardi, des entretiens dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, consacrés au nucléaire iranien mais également au processus de paix au Proche-Orient. Malgré les dénégations des responsables iraniens, «tous les indices montrent qu'ils sont à la recherche d'armes nucléaires», a estimé le président américain. «La menace la plus importante pour Israël, l'Iran et sa détention potentielle d'une arme nucléaire, a été la priorité numéro un de ma politique étrangère des 18 derniers mois», a-t-il assuré. «Nous continuerons à garder la porte ouverte à un règlement diplomatique» de cette question, a précisé M.Obama, indiquant cependant qu'il n'écartait aucune option. Israël, unique puissance nucléaire au Moyen-Orient, affirme que l'Iran représente une menace à son existence, en raison notamment des déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad souhaitant sa disparition. L'Iran est soupçonné par une partie de l'Occident, Etats-Unis et Israël en tête, de mener un programme nucléaire à des fins militaires, ce qu'il dément. Israël soutient les efforts internationaux pour amener Téhéran à renoncer aux activités nucléaires sensibles, principalement l'enrichissement d'uranium, mais refuse d'écarter l'emploi de la force pour y parvenir. Il a déjà mené par le passé des opérations dans ce sens, comme le bombardement du réacteur irakien d'Osirak en 1981, ainsi qu'un raid contre le réacteur nucléaire secret présumé d'Al-Kibar en Syrie en septembre 2007. Plusieurs pays de la région, dont l'Iran et la Syrie, signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) estiment pour leur part que la communauté internationale devrait davantage s'intéresser de l'arsenal nucléaire d'Israël, non signataire du TNP et à ce titre exempt d'inspections internationales.