Photo : S. Zoheïr Par Amel Bouakba L'Algérie accuse beaucoup de retard dans le domaine de la gestion des déchets solides, un retard qu'elle veut impérativement rattraper, dans un souci de protection de l'environnement et de développement durable. D'autant plus que les collectivités locales ont montré leurs limites dans la gestion de ce dossier. Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, veut prendre à bras le corps cette question. Lors d'un séminaire organisé, hier, à l'hôtel Mazafran, il a mis l'accent sur les nouveaux objectifs de la politique nationale des déchets solides. Le ministre a donné les orientations aux présidents des APW, des APC, aux directeurs de l'environnement de wilaya et aux directeurs généraux des Epic de gestion des centres d'enfouissements techniques. Selon Rahmani, 2012 est une année charnière pour une gestion qualitative des déchets ménagers. Et pour cause, «une attention particulière sera accordée à la mise à niveau et à l'amélioration de la qualité de gestion, à la collecte sélective et au tri des déchets par la mise en place de déchetteries et de centres de tri qui permettra la mise en place progressive d'une industrie de récupération et de valorisation des déchets». Dans ce sens, un guide méthodologique et véritable outil de décision en matière de gestion des déchets, fruit de la coopération avec la Banque mondiale et la GIZ a été élaboré. Ce guide est destiné aux gestionnaires des déchets ménagers et assimilés et se donne pour objectif de les aider à construire sur tout le territoire une politique durable, pour une meilleure collecte, traitement et recyclage des déchets ménagers. Il s'agit d'un outil de management et d'un document de travail qui représente l'état actuel des connaissances techniques, administratives et règlementaires en matière de déchets ménagers et assimilés. Le ministre a rappelé qu'un Algérien jette en moyenne un kilo de déchets ménagers par jour, des substances nocives déversées souvent sur les routes, ou dans les décharges sauvages, qui polluent l'environnement et portent atteinte à la santé. D'où l'importance d'une réorganisation de l'administration communale chargée de la gestion des déchets ménagers, d'un renforcement des capacités de collecte et de transport des services de la commune, d'une ouverture du service public de gestion des déchets à l'investissement privé, d'une mise en oeuvre d'un programme de formation et d'assistance technique et d'une mise en place des équipements de collecte. Des objectifs qui s'inscrivent dans le cadre du programme national de gestion des déchets ménagers et assimilés (Progdem), lancé en 2002. Ce programme vise à éradiquer les pratiques des décharges sauvages, à organiser la collecte, le transport et l'élimination des déchets tout en assurant la préservation de l'environnement et du cadre de vie. Il est question également d'instaurer de nouvelles formes de management des services de gestion des déchets, et ce en dotant les communes de schémas directeurs communaux de gestion des déchets ménagers et assimilés. Il est bon de noter, que 1 169 Schémas directeurs ont déjà été élaborés à ce jour. La rencontre a par ailleurs, réuni des experts, des ONG et des cadres du ministère de l'Environnement.