Les travaux de la 20ème session de l'Alesco (Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences) ont débuté hier, et ont été consacrés à l'archéologie et au patrimoine culturel dans le monde arabe, précisément à sa protection et sa valorisation notamment à travers la promotion du tourisme culturel. Les principaux axes de ce congrès ont été présentés la veille de son ouverture, lors d'une conférence de presse animée par Mourad Batrouni, directeur central du patrimoine au ministère de la Culture, et Hayet Guettat-Guermazi, directrice du programme de sauvegarde du patrimoine à l'Alesco et coordinatrice de cette 20ème session. A cette occasion , Mourad Betrouni a affirmé que l'objectif de ce congrès est de «donner une assise déontologique au tourisme culturel, et œuvrer à travers des séances de réflexion aux meilleurs solutions adéquates afin de contrer les risques de pillage archéologique dans les pays arabes et plus précisément les risques accrus dans ceux qui sont marqués par une situation instable qui favorise ces risques». Par ailleurs, l'un des autres thèmes qui sera abordé lors de cette session est l'étude des incidences et perspectives liées à l'adhésion de la Palestine à l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), en prévision de la prochaine réunion des ministres de la culture des pays arabes. Mourad Betrouni a aussi expliqué que l'Algérie, à la demande de l'Alesco, a accepté d'accueillir cette session, prévue initialement en 2011 à Syrte en Libye. Il est à noter que pour cette édition, certains pays arabes seront absents, en l'occurrence, la Syrie, conformément au respect des sanctions de la ligue arabe contre le régime de Bachar El Assad suite aux massacres des populations civiles. Il y a aussi la Jordanie, le Liban et les iles Comores qui ont décliné l'invitation.Pour sa part, Hayet Guettat-Guermazi, directrice du programme de sauvegarde du patrimoine, a annoncé que la grande nouveauté de cette 20ème session est de dédier la deuxième journée du congrès à l'organisation d'ateliers de réflexion et de concertation. Elle a expliqué, à ce sujet, qu'en plus des communications traditionnelles, il était important d'organiser ce genre d'atelier pour des résultats plus concrets sur le terrain, même si, par le passé, certaines recommandations suite aux différentes rencontres avaient été prises en compte. Ainsi, les ateliers qui se dérouleront aujourd'hui seront consacrés à quatre axes principaux : l'éducation et la formation dans le domaine du patrimoine archéologique, les cadres juridiques du patrimoine archéologique dans les états arabes, le patrimoine archéologique et l'économie locale et coopération arabe dans le domaine de la promotion du patrimoine. La directrice du programme de sauvegarde du patrimoine a insisté sur l'importance des travaux et des ateliers de ce congrès en estimant que «dans un monde arabe qui ne connaît aucune forme de tourisme culturel, le congrès vise à mettre en place des programmes de formation de cadres locaux capables de mettre en valeur le patrimoine culturel et en faire un atout touristique». La directrice du programme de sauvegarde du patrimoine a également annoncé que Manama, capitale du Bahrein, a été instituée capitale de la culture arabe 2012.Par ailleurs, Hayet Guettat-Guermazi a également mis en exergue la «nécessité de mettre en valeur la richesse et la diversité du patrimoine archéologique des pays arabes ainsi que sur la mise en place d'un cadre de protection juridique commun.» Elle annoncé, à cet effet, que parmi les initiatives de l'Alesco pour la promotion et la revalorisation de ce patrimoine, l'encouragement des recherches scientifiques dans le domaine, à travers la création de l'Alesco pour la première fois cette année d'un grand prix dédié à la recherche archéologique d'une valeur de cinquante mille dollars qui sera attribué, chaque année, à un chercheur d'un pays arabe. Le Lauréat de la première édition de ce prix sera connu lors d'une cérémonie qui se déroulera au mois de mai prochain. L'Alesco a également initié la création d'un site Web dédié aux visites virtuelles des villes historiques arabes, qui a été officiellement lancé hier dans les cadres des travaux du congrès. Les internautes peuvent d'ores et déjà consulter le site pour une visite de la Medina de Tunis, en tant que ville pilote pour ce projet. Les concepteurs du site ambitionnent de rajouter très bientôt d'autres sites historiques, à l'instar de la casbah d'Alger ou d'El Quods. S. A.