Depuis la tenue de son premier conseil national, issu du dernier congrès, le Rassemblement national démocratique donne la nette impression d'être entré dans une léthargie. Pourtant, ses cadres et militants s'en défendent, eux qui ont pris des résolutions fermes sur un certain nombre de questions touchant l'actualité nationale brûlante. Notamment en ce qui concerne le soutien à un troisième mandat pour le président de la République et la révision constitutionnelle. Le premier ne pouvant se concrétiser avant la consécration de la deuxième, dont l'annonce, prérogative du chef de l'Etat, n'a pas encore été faite. En fait, nous assure-t-on du côté de la direction du parti dirigé par Ahmed Ouyahia, il ne s'agit ni d'hibernation ni de léthargie. Les membres du conseil national et les élus, particulièrement locaux, ont eu pour mission, selon les instructions du congrès et du secrétaire général du RND, de se déployer sur le terrain «pour être à l'écoute des préoccupations des citoyens» et expliquer par la même occasion les résolutions découlant du dernier congrès tenu en juin dernier. Il s'agit également pour les cadres du Rassemblement national démocratique d'activer en vue d'élargir la base du parti en favorisant l'émergence de jeunes militants. Une tâche ardue lorsque l'on sait, comme nous le confirmera un membre du bureau, que «la vieille garde a du mal à accepter de céder sa place, tant la rente politique s'est installée au sein du parti, sans que cela le serve». Notre interlocuteur n'en veut pour preuve que le ballet militant au siège du parti aux Asphodèles, ayant présidé à la tenue du conseil national du 18 septembre dernier, pour s'assurer une place dans le nouveau bureau national. Lequel a été renouvelé à moitié, les jeunes et les femmes ayant été les plus favorisés au grand dam de quelques anciens dont le militantisme a montré toutes ses limites. Toutefois, on ne saura pas comment les cadres du RND peuvent expliquer les résolutions, politiques s'entend, du congrès et du conseil national alors qu'aucun effet d'annonce n'est intervenu, ni pour un troisième mandat ni pour la révision constitutionnelle. Cette dernière, soutenue, rappelons-le, à coups de résolutions faisant office de document officiel du parti, est pour l'heure encore méconnue. En fait, personne n'en connaît la teneur ni les contours. D'où la difficulté pour les militants de se lancer dans une exégèse de la future (virtuelle) loi suprême du pays. A moins qu'ils aient eu pour instruction de n'insister que sur la possibilité du président de la République de briguer un troisième mandat. «Rien n'est encore clair. Nous attendrons le moment opportun, c'est-à-dire la convocation par le chef de l'Etat du congrès des parlementaires pour nous engager dans une véritable campagne», dira notre interlocuteur. Et d'ajouter : «De plus, il ne faut pas perdre de vue que, par rapport à ces deux questions, nous n'agirons pas seuls puisque nous faisons partie d'une Alliance présidentielle dont la réunion devra se tenir dans les prochains jours.» Laquelle réunion devra se pencher sur la manière de mener une campagne commune. Pour l'heure, les trois partis (RND, MSP et FLN) ont d'autres préoccupations. Celles notamment de faire passer chacun son amendement lors de la plénière consacrée au vote du projet de loi relatif à la loi de finances 2009. Et pour laquelle le RND s'est engagé, à travers les 140 propositions et/ou engagements des législatives de l'année dernière, à apporter les correctifs nécessaires pour booster l'économie nationale et relancer le pouvoir d'achat des Algériens. F. A.