Photo :M. Hacène Par Salah Benreguia Au delà des différentes nouvelles gammes de voitures exposées par les divers concessionnaires présents à cette 15e édition du Salon international de l'automobile d'Alger, ainsi que les offres promotionnelles, au niveau des prix ou dans le segment assurance, ce qui est remarquable dans ledit salon est qu'un pôle spécial prévention routière a été décliné sur l'allée centrale du Palais des expositions afin de permettre aux visiteurs de prendre connaissance des dangers de la route, de l'importance des équipements de sécurité des véhicules et du problème de la contrefaçon des pièces détachées. Et évoquer les pièces détachées, c'est naturellement penser à ce deuxième marché africain après celui de l'Afrique de Sud. Mais en Algérie, ce secteur, à l'instar des autres, est entaché par la contrefaçon dont les conséquences sont dramatiques sur les usagers de la route. Et le manque, voire l'absence d'une industrie de pièces détachées, conjugué à la présence d'obstacles relatifs à certaines taxes, au problème du foncier industriel et des investissements, ont fait le lit à ce phénomène. Au niveau de plusieurs entreprises ainsi que de quelques concessionnaires automobiles, la volonté d'investir dans ce créneau et, par ricochet, de contribuer à la diminution de la facture des importations, existe. «Cette 15e édition du salon international de l'automobile est une bonne occasion pour rebondir sur un fléau dont les conséquences tuent des milliers de personnes. Une problématique qui n'est pas suffisamment prise en charge. Les débats autour de cette question, lors de ce salon, devront aboutir à une plateforme de propositions, de lois notamment, pour réduire un phénomène qui devient de plus en plus alarmant» nous a indiqué un représentant d'un concessionnaire automobile japonais. Récemment, lors d'une rencontre avec la presse, à la veille du lancement dudit salon, le directeur général de Hyundai Algérie, Omar Rebrab, a fait savoir que vu les difficultés liées au foncier industriel et aux investissements, entre autres, les entreprises préfèrent importer les produits finis plutôt que de les fabriquer localement. «L'Algérie importe 80% des pièces de rechange de véhicules alors que nous avons toutes les capacités nécessaires pour nous lancer dans cette industrie. Non seulement cela nous permettra d'être autonomes vis-à-vis de l'étranger, mais en plus, cela engendrera des emplois et éradiquera les pièces contrefaites», a-t-il estimé. Et d'ajouter que «nous avons besoin de garanties, d'une sorte de protection, pour nous lancer dans ce créneau. D'autant plus que la matière première est disponible, tels le plastique ou le verre. Si les pouvoirs publics nous aident à franchir les obstacles, nous serons partants», affirme-t-il. Au niveau des douanes, on estime que les pièces détachées présentes sur le marché représentent 42% des produits contrefaits, soit plus de 300 000 pièces contrefaites qui sont saisies en moyenne, chaque année. Il est utile d'indiquer que le ministère du Commerce qui est en guerre sans merci avec ces différents importateurs de pièces contrefaites, ne cesse de durcir les conditions d'importation des pièces de rechange. En effet, le ministère du Commerce a décidé que toutes les pièces de rechange «dont la provenance ne correspond pas à un pays reconnu fabricant de pièces de rechange, seront détruites». Il n'en reste pas là, puisqu' il a été décidé la mise en place d'un «contrôle rigoureux et quotidien» au niveau des ports et des aéroports du pays, «le doublement des effectifs chargés du contrôle de conformité des pièces importées au niveau du port d'Alger» et «la participation accrue des organismes de l'Etat spécialisés dans ce domaine» comme l'Institut algérien de normalisation (Ianor) et l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi). Rappelons que, selon des statistiques du ministère du Commerce, 80% des pièces détachées commercialisées dans notre pays sont importées de Chine, de France, d'Italie et de Corée du Sud.