Le deuxième pétrolier chinois pourrait rentrer au capital du numéro un espagnol, dont les actifs en Amérique du Sud suscitent les convoitises, écrit le Figaro, citant le Financial Times. L'offensive chinoise sur les hydrocarbures de la planète ne ralentit pas avec la crise. En cette fin d'année, c'est au tour de la société publique Sinopec, deuxième pétrolier du pays et premier raffineur asiatique, de porter son intérêt sur l'espagnol Repsol. Selon le Financial Times, Sinopec pourrait rentrer au capital de la compagnie ibérique en rachetant la moitié de la participation du groupe de BTP Sacyr, qui détient actuellement 20% de son compatriote. «Dans le cadre du XIIe plan élaboré par les autorités, la stratégie de sécurisation des approvisionnements de la Chine donne une large place au gaz naturel», commente Nathalie Alazard, à l'Institut français du pétrole-énergies nouvelles (IFP-EN). «Voilà quelques années que les compagnies chinoises cherchent à avoir accès aux zones de production les plus proches de leurs frontières. Sans compter les prêts consentis par Pékin au Venezuela et à la Russie par exemple, en échange de centaines de milliers de barils quotidiens, rappelle Pierre Terzian, directeur de l'hebdomadaire spécialisé Pétrostratégie. Les Chinois sont aussi en quête d'un véritable savoir-faire pétrolier, avec la maîtrise des techniques d'exploration en ligne de mire.» Directeur au sein du cabinet de conseil en stratégie Booz & Company, Stanley Nahon note que les compagnies chinoises ont à la fois les liquidités et la vision à long terme nécessaires pour conduire des opérations d'envergure : «Si ce projet espagnol se concrétise pour Sinopec, c'est la première fois dans le monde du pétrole qu'une compagnie nationale deviendra un investisseur de référence d'une major. Repsol, avec à la fois ses actifs en Amérique du Sud et ses compétences dans l'offshore, est une cible particulièrement attractive.» Si Sacyr veut vendre une partie de sa participation dans Repsol, c'est que le major du BTP a changé de patron et de stratégie en octobre. Exit Luis Del Rivero, qui était parti à l'assaut du groupe pétrolier après avoir gobé le promoteur immobilier espagnol Vallehermoso. Désormais, c'est Manuel Manrique qui est aux commandes. Quand il n'était que numéro deux de Sacyr, il était déjà opposé à cette diversification dans l'énergie. Aujourd'hui, dans une période où l'argent est rare, il n'a plus qu'une priorité: rembourser le prêt syndiqué de 4,9 milliards d'euros arrivant à échéance le 21 décembre que Sacyr avait contracté pour prendre 20% du capital de Repsol. Or, en cédant des actifs à Sinopec, il pourrait déjà récupérer 2,7 milliards d'euros selon le Financial Times, repris par de nombreux journaux. R. E.
Repsol dans l'œil du cyclone La compagnie pétrolière hispano-argentine Repsol YPF s'est vu retirer deux nouvelles concessions en Argentine par la province de Mendoza (ouest), quelques jours après le retrait de six autres, décidé par les provinces du Neuquen, Chubut et Santa Cruz. Nous résilions le contrat pour manque d'intérêt et d'investissement de la part de la compagnie. Comme nous l'avons évoqué avec le gouvernement (fédéral) et les provinces productrices de pétrole, cette situation avec YPF ne peut plus durer, comme nous le voyons chaque jour dans les stations-service qui n'en sont pas approvisionnées, a déclaré le gouverneur de Mendoza, Francisco Perez. Les provinces du Neuquen (sud), Chubut (Patagonie) et Santa Cruz (sud), parmi les plus importantes productrices de pétrole en Argentine, ont déjà retiré chacune deux concessions à la compagnie hispano-argentine, accusée de ne pas respecter ses engagements financiers. L'entreprise avait affirmé dans la foulée qu'elle prendrait «les mesures légales opportunes pour garantir la défense de ses droits». Le gouvernement argentin de Cristina Kirchner fait pression sur les compagnies pétrolières pour qu'elles augmentent leur production nationale, la facture pétrolière du pays ayant bondi l'an dernier de 110%, pour atteindre 9,4 milliards de dollars. La loi argentine autorise l'Etat à revoir les permis d'exploitation et à réduire les aires concédées aux groupes pétroliers, selon certains critères. Repsol YPF est le leader sur le marché des combustibles en Argentine. Sa filiale argentine YPF, privatisée dans les années 1990, contrôle 52% des capacités de raffinage du pays et dispose d'un réseau de 1600 stations-service. R. E.