La mission de Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, serait peut-être la dernière chance pour éviter aux Syriens une guerre civile prolongée. C'est du moins ce que pense le président russe Dmitri Medvedev. Ce dernier a, donc, jugé hier que la mission de Kofi Annan était «peut-être la dernière chance» pour éviter une «guerre civile prolongée» en Syrie, et a ajouté que la Russie allait lui apporter «toute l'aide» possible, ont rapporté les agences russes. «Peut-être, est-ce pour la Syrie la dernière chance pour éviter une guerre civile sanglante prolongée. Nous espérons vraiment que votre travail s'achève avec un résultat positif», a-t-il dit au cours d'une rencontre avec M. Annan à l'aéroport Vnoukovo de Moscou. «Nous allons vous apporter toute l'aide, à tous les niveaux et dans toutes les directions, là où la Russie en aura la possibilité», a ajouté le chef de l'Etat russe, qui s'apprête à se rendre à Séoul à un sommet sur la sécurité nucléaire. M. Annan a déclaré à Moscou qu'il comptait fortement sur le soutien russe pour mener sa mission de médiation. «Comme toujours, nous comptons vraiment sur le fait que nous pourrons nous reposer sur l'aide et les bons conseils de la Russie», a déclaré M. Annan, selon les agences russes. De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné dans un communiqué que la «non-ingérence» dans les affaires syriennes était primordiale. «Le ministre (Lavrov) a relevé qu'à l'heure actuelle la communauté internationale doit consolider sa coopération avec la mission d'Annan. Cela suppose la non-ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie et le caractère inacceptable d'un soutien à l'une des parties au conflit», selon un communiqué de la diplomatie russe. Moscou, qui insiste sur son droit à livrer des armes au régime syrien, n'avait cependant pas réagi en fin d'après-midi à l'appel de M. Obama à une aide «non-militaire» à l'opposition. La Russie et la Chine ont bloqué deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, estimant que les Occidentaux faisaient porter la responsabilité au seul régime syrien, alors que les insurgés compteraient dans leurs rangs des extrémistes. Moscou et Pékin ont finalement voté mercredi dernier une déclaration du Conseil de sécurité soutenant la médiation de Kofi Annan pour mettre fin aux violences et demandant à la Syrie d'appliquer sans tarder ses propositions de règlement. Le plan Annan préconise la cessation de toutes formes de violence par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire et la libération des personnes détenues arbitrairement. L'ex-secrétaire général des Nations unies est venu à Moscou, et se rend mardi et mercredi à Pékin, afin de déterminer dans quelle mesure les deux puissances sont prêtes à faire pression sur le président Bachar al-Assad pour faire cesser un conflit qui dure depuis un an et a fait environ 9 100 morts, selon une ONG. R. I.