La proposition des dirigeants qataris d'envoyer des troupes en Syrie va à l'encontre des cinq principes de règlement de la crise syrienne formulés par la Russie et la Ligue arabe le 10 mars au Caire, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par l'agence russe RIA Novosti. «Nous y avons élaboré cinq principes qui doivent constituer la base d'un règlement de la crise syrienne. L'un de ces principes consiste à éviter toute ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie», a précisé M. Lavrov. «A mon arrivée à New York, j'ai appris avec étonnement que lorsque je me trouvais dans mon avion, le Premier ministre et ministre qatari des Affaires étrangères, avec lequel nous avions annoncé ces principes, avait publiquement appelé à former et à envoyer des forces arabes ou internationales en Syrie», indiqué M. Lavrov. Cette démarche «est absolument contraire à ce que nous avons conclu et annoncé ensemble». Le chef de la diplomatie russe a rappelé avoir participé samedi à une rencontre des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe au Caire. «Nous y avons élaboré cinq principes qui doivent constituer la base d'un règlement de la crise syrienne. L'un de ces principes consiste à éviter toute ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie», a précisé M. Lavrov. Le 10 mars, les ministres des Affaires étrangères de Russie et des pays membres de la Ligue arabe ont publié une déclaration commune sur la Syrie stipulant cinq principes de règlement de la crise, adressés à toutes les parties en conflit. Il s'agit de mettre fin à la violence, de surveiller de manière impartiale la situation dans ce pays, d'assurer une aide humanitaire à l'ensemble de la population, d'appuyer la mission de l'émissaire de l'Onu Kofi Annan et d'exclure toute ingérence dans les affaires intérieures syriennes. La Syrie affronte «des gangs armés et des éléments d'Al Qaïda» Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souligné également, lors d'une réunion de débat du Conseil de sécurité sur les évènements dans le monde arabe, que «le gouvernement syrien est confronté à des gangs armés et des membres d'Al Qaïda qui commettaient des crimes horribles en Syrie», ajoutant que «la violence doit cesser et que l'aide humanitaire doit être apportée aux civils». Le représentant permanent de la Chine à l'ONU a souligné de son côté que la Chine est prête à mener des pourparlers avec toutes les parties afin d'obtenir un règlement pacifique à la crise en Syrie. Le ministre indien a réitéré pour sa part l'appel de son pays à respecter «la souveraineté et l'indépendance des pays», affirmant que «la satisfaction des aspirations des peuples ne peut se faire par l'intervention étrangère».