Photo : Riad Par Younès Djama Des candidats au «sésame» du permis de conduire soutiennent qu'ils n'ont pas été initiés durant leur apprentissage aux règles de sécurité et le respect du code de la route. Ils affirment qu'ils se contentent de vagues notions sans pour autant qu'il y ait de «cours spécifiques» dédiés au thème de la prévention routière. De leur côté, les moniteurs des auto-écoles s'en défendent en mettant la responsabilité des accidents de la circulation essentiellement sur l'inconscience des conducteurs, en relevant qu'il s'agit tout particulièrement d'un problème d'éducation. «Le non-respect des règles de sécurité routière se pose plutôt a postériori, c'est-à-dire une fois que le candidat aura décroché son permis de conduire», affirme Zinedine Aoudia, président de la Fédération nationale des directeurs d'auto-écoles, soulignant que ces derniers font un travail de sensibilisation en amont auprès des candidats, sur les règles de sécurité à respecter. Tout en rejetant toute responsabilité quant aux accidents qui sévissent sur nos routes, M. Aoudia met en cause la responsabilité de l'Etat qui ne fait pas suffisamment preuve de sévérité en termes de sanctions des contrevenants. Le président de la Fédération des auto-écoles pointe du doigt particulièrement le ministère des Transports accusé de n'avoir «jamais associé» les professionnels à l'élaboration des campagnes de sensibilisation. En guise de proposition, M. Aoudia suggère de hâter l'application du permis à points seul à même de combattre ce véritable fléau de société devenu un phénomène de santé publique. La décision d'instaurer le permis à points a été prise à la fin de l'année dernière par les pouvoirs publics, une décision qui a fait l'objet d'une publication dans le Journal officiel de décembre 2011. L'entrée en vigueur de cette mesure est attendue pour la fin de l'année 2012. Le texte en question comprend les modalités d'application des règles de la circulation routière. Comportant vingt-quatre points, le nouveau permis à points est censé «contribuer aux objectifs de sécurité routière». Le décret fixe les règles de retrait des points selon le barème suivant : quatre sont retirés pour les contraventions du troisième degré, six pour celles du quatrième degré, et jusqu'à huit points pour un délit. Chaque décision de retrait sera transmise au fichier national des infractions aux règles de la sécurité routière. En cas de perte de tous les points et donc de retrait total du permis, le conducteur est fiché en tant que «chauffeur récidiviste». Mention qui sera retirée si le conducteur ne commet pas d'infractions dans les deux ans qui suivent. Pour obtenir la reconstitution de la moitié de son capital de points, le détenteur du permis à points doit se soumettre, à ses frais, à une formation spécifique. Elle comprend un programme de sensibilisation aux causes et aux conséquences des accidents de la route, attestée par un document officiel. Chaque conducteur peut, au plus, suivre deux formations par an.