Photo : Sahel Par Hasna Yacoub Le terrorisme routier offre à l'Algérie l'une des premières lugubres places dans le monde en matière d'accidents de la circulation. Avec quelque 40 000 accidents annuellement engendrant plus 4 500 décès et plus 50 000 blessés, l'Algérie, en fait, est classée au 4e rang mondial des accidents de la route derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France et occupe la première place dans le Maghreb et le monde arabe, selon des chiffres officiels. Durant le mois de mars 2012, pas moins de 45 personnes ont trouvé la mort et 1 297 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation urbaine selon un bilan établit par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). La cause principale de ces accidents demeure le facteur humain avec 95,93%. Un autre décompte macabre est également établit régulièrement par la Gendarmerie nationale. Pour une seule semaine du mois de mars, celle allant du 20 au 26, le bilan est de 90 morts et 915 blessés dans 500 accidents de la route survenus à travers le territoire national. Par rapport à la période précédente, les services de la Gendarmerie nationale ont relevé une augmentation du nombre de morts (+41), du nombre de blessés (+126) et du nombre d'accidents (+69). La même cause de ces accidents est relevée par la Gendarmerie nationale à savoir le facteur humain. Le bilan de la gendarmerie évoque en premier l'excès de vitesse pour 127 cas, la perte de contrôle du véhicule (75 accidents) et les dépassements dangereux (59 accidents). Il faut dire que le mois de mars a été des plus meurtriers en Algérie. Une vingtaine de personnes a trouvé la mort et plus de 30 autres blessées, dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans la région de Tiaret dans l'accident d'un autocar tombé dans un ravin. Vingt-trois personnes ont été blessées samedi dernier à Oran suite à un carambolage impliquant une vingtaine de véhicules sur le tronçon de la route nationale 4 reliant El-Kerma à Oued Tlélat. Toujours dans la journée du samedi dernier, 34 accidents de la circulation routière ont été enregistrés dans une vingtaine de wilayas. Ils ont engendré le décès de vingt deux personnes, des blessures à quatre vingt sept autres et des dégâts matériels importants à quarante huit moyens de locomotion impliqués.Le mois de février n'a pas été meilleur en matière d'accidents de la circulation. Pas moins de 170 morts et 2 476 blessés, dans 1 494 accidents de la circulation constatés par les unités de la Gendarmerie nationale à travers l'ensemble du territoire national. Dans les zones urbaines, les éléments de la police nationale ont comptabilisé 45 morts et 1 313 blessés dans 1 167 accidents de la circulation routière durant ce mois. Les wilayas les plus touchées sont les grandes villes à savoir Alger suivie de Batna et d'Oran. Les routes algériennes sont devenues donc très dangereuses. L'augmentation vertigineuse des accidents de la route se poursuit malgré les dispositions sécuritaires mises en place et en dépit des campagnes de prévention initiées aussi bien par la gendarmerie, la police que les services du ministère des Transports. Chaque année, ces services de sécurité assistent, presque impuissants, à une véritable hécatombe sur les routes. Selon un représentant du Centre national de prévention routière (Cnpr), l'Algérie enregistre au moins une dizaine de morts par jour et 40 milliards de dinars de dégâts matériels sont causés par les accidents de la circulation. De même, le pays comptabilise 3 000 handicapés à vie chaque année. Le coût des accidents de la circulation se chiffre à des dizaines de milliards. Les accidents ont essentiellement pour cause trois facteurs majeurs. Le premier facteur est humain où plus de 84% des accidents de la circulation sont provoqués par l'homme. Par ailleurs, l'état des routes, les chaussées dégradées et l'absence ou insuffisance de signalisation, sont à l'origine de près de 7% des accidents. Pour parer à ce fléau, l'Etat a recouru à la réforme du système de passage et de délivrance du permis de conduire. Il a également établit de nouvelles dispositions réglementaires qui ont revu à la hausse les peines et les amendes. Cependant, cela ne semble pas dissuader les chauffards. Il n'est pas tant important de situer la responsabilité dans le laxisme de l'Etat ou l'irresponsabilité du citoyen, mais de trouver le moyen d'arrêter cette «effusion» de sang sur nos routes. Car, tout le monde semble oublier qu'il faut neuf mois pour donner la vie mais quelques dixièmes de secondes seulement pour l'ôter !