La situation qui prévaut à la veille des prochaines législatives, prévues le 10 mai, ne rassure guère les membres de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), comme cela a été exprimé hier, lors de la conférence de presse animée à Alger, par les responsables de la section du bureau d'Alger. Ces derniers en veulent pour preuve le comportement de l'administration face aux doléances et autres irrégularités soulevées par la Commission nationale de surveillance des élections (Cnsl), présidée par Mohamed Seddiki. Le constat négatif relevé par l'organisation de défense des droits humains, explique-t-on, date du début du processus de préparation dudit scrutin. Sur un autre plan, le même constat a été dressé s'agissant des libertés publiques, comme celles de se réunir, de manifester pour revendiquer des droits fondamentaux…. et ce, en dépit de la levée de l'état d'urgence, regrette le président du bureau S. Dabouz. Au-delà du constat, ce dernier propose la prise en charge des revendications des citoyens, aussi bien ceux en quête d'emploi ou qui demandent leur réhabilitation dans leurs droits sociaux et professionnels, comme ceux qui ont été licenciés de leur travail. A propos de cette question, un cas précis a particulièrement attiré l'attention de la Laddh, à savoir celui de Kerchouche Abdelhakim, un ex-directeur d'une agence d'Algérie Télécom à Alger. Ce dernier, précise le conférencier, a été abusivement licencié de son travail après avoir été tout aussi arbitrairement accusé de plusieurs infractions à la loi. Ayant écopé de quatre ans de prison avant qu'il soit jugé, le concerné y a laissé, à sa sortie, quasiment sa santé puisqu'il y perdra la vue, contractera le diabète et des complications rénales. Aujourd'hui, il dénonce la façon «expéditive» avec laquelle la brigade économique a traité son dossier et le refus, par son employeur, de sa réintégration en dépit d'une décision de justice. Autre cas dénoncé par la Laddh, celui de Saïd Tobal, décédé le 28 mars dernier à la suite des blessures à la tête infligées par la police au moment de son arrestation le 19 mars. La ligue dénonce, par ailleurs, le cas d'une enseignante qui a préféré garder l'anonymat, qui a été victime de l'arbitraire de l'académie d'Alger et ce, bien qu'elle exerce depuis 1982. Cette dernière, explique-t-on, s'est vu refuser la régularisation de sa situation professionnelle. Pis, elle s'est vu licencier après avoir saisi le chef de l'Etat, lequel a exigé que l'on prenne en charge son dossier. Ayant entamé ses activités il y a juste trois mois, le bureau d'Alger de la Laddh déclare avoir recensé de nombreuses atteintes aux droits de l'Homme commises par l'administration, notamment s'agissant des expressions dans des espaces publics, les méthodes de distribution de logements, les pressions subies par les différents corps de fonctionnaires sur leur lieu de travail... M. C.