L'assemblée générale des travailleurs affiliés à la section syndicale du Snapap de l'EHS Mère et Enfant de Sidi-Mabrouk, tenue hier, a levé le voile sur des dysfonctionnements dans la gestion mais, également, parce qu'elle s'est déroulée à ciel ouvert en raison du nombre important de salariés qui ont répondu à l'appel, a permis également aux badauds (visiteurs) d'avoir connaissance de la détresse d'une grande partie de travailleurs en butte aux exactions de chefaillons de l'administration avec la complicité du syndicat Ugta. Tout cela relayé par la passivité du staff dirigeant.En se relayant au microphone, les travailleurs et travailleuses, qui ont tenu à affronter les deux responsables essentiels présents à l'AG, en l'occurrence le directeur de l'EHS et celui des ressources humaines, quitte pour cela à un retour de flamme a posteriori, ont «déballé» une réalité bien triste de ce qui peut se passer dans une structure de la santé. Complaisance, passe-droit, privilèges, c'est selon que les uns se situent dans le giron du syndicat maison (Ugta), sinon pour les autres, ceux qui se situent en dehors, c'est plutôt abus d'autorité, harcèlement, menaces, sanctions administratives, salaires amputés, etc.Dans l'opposition qui existe entre le Snapap et l'Ugta, la pomme de discorde, tous secteurs confondus, a été la gestion des œuvres sociales. Or, il semblerait, compte tenu des déclarations faites par les travailleurs dans leur intervention, que seul un fil très ténu séparerait une auberge espagnole de la boutique Ugta de l'EHS Mère et Enfant. D'où la revendication de la présentation du bilan moral et financier sur le fond duquel tout le monde est unanime à anticiper sur des conclusions qui ne pourraient qu'être accablantes quant à la destination prise par les deniers publics et plus particulièrement des deniers qui reviennent de droit aux travailleurs dans la mesure où il s'agit d'une contribution puisée à partir de la masse salariale.Si une partie de ces fonds aurait effectivement servi, non sans arbitraire, elles n'auraient concerné que les travailleurs proches du syndicat Ugta, hors ce sont plutôt parfois de tierces personnes qui en auraient profité notamment lors des séjours estivaux en bord de mer et/ou les voyages en Tunisie. Par ailleurs, des questions se sont posées sur la traçabilité des remboursements de prêts compris dans une fourchette de 100 000 DA et 1 million de DA.M. Djebassi, secrétaire de wilaya du Snapap , qui confirme l'inquiétude des travailleurs autour de la gestion folklorique du fonds des œuvres sociales, annoncera à l'auditoire «l'arrivée d'une délégation dépêchée par le ministère de la Santé pour une inspection» à même de déterminer les tenants et aboutissants de tout ce qui se dit ici et là, d'autant plus qu'il ne semble plus s'agir de rumeur mais d'information fondée et étayée par des documents, voire l'absence de documents particulièrement en matière de comptabilité des œuvres sociales. Il évoquera également l'éminence d'un projet de loi sur la santé en invitant le secrétaire de la section syndicale, auquel il a remis les supports idoines (CD), d'engager la plus grande concertation avec l'ensemble des corps paramédicaux et administratifs concernés afin de permettre au Snapap de faire part de ses conclusions finales.